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22. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [90, p. 134] »

Le respect qu’elle inspire aux gens du monde comme aux gens de lettres n’empêche pas qu’on jette son corps à la voirie.

23. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Tour à tour naïve, tendre, morale, et guerrière, elle fait éclore les idées les plus riantes et les sentiments les plus élevés ; elle inspire l’amour, cimente l’amitié, frappe le ridicule, enflamme le courage ; enfin, est à la fois l’interprète du cœur et l’organe de l’esprit. […] Églé et l’Amoureux de quinze ans sont deux tableaux d’un dessin pur et gracieux ; et cependant, lorsque l’auteur se livre à des compositions dramatiques, on voit que c’est encore la muse de la chanson qui l’inspire ; elle veut essayer un ton plus grave, des manières plus imposantes, mais elle se trahit à la naïveté de son langage, à la délicatesse de ses formes, et l’œil le moins clairvoyant reconnaît Érato sous le masque de Thalie.

24. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Le capitaine s’entretient avec son page Lesbino de la passion que lui inspire la comédienne. […] Transcrivons les stances suivantes d’Isaac du Ryer, non pour leur mérite poétique, mais comme témoignage de l’admiration qu’inspirait cette actrice.

25. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Molière s’est, cette fois, inspiré de Rabelais, dont il faisait ses délices, et auquel il a emprunté trop souvent la crudité de son vieux langage. […] Don Juan est un type si séduisant, que depuis Molière il a inspiré les romanciers, les musiciens et les poètes: Richardson en a fait Lovelace ; Mozart l’a embelli des grâces de sa musique; Byron l’a rajeuni dans un poème immortel. […] Molière ne nous aurait pas inspiré tant de respect pour lui, si cet homme devait, en se retirant du monde, devenir aussi égoïste que Philinte ; mais il fallait, pour que ces personnages nous apparussent sous un jour nouveau, que les temps fassent changés. […] Les railleries politiques doivent rester habituellement dans le domaine de la satire ; elles n’ont qu’une valeur passagère, comme les hommes et les choses qui lés inspirent. […] Dans la scène de la déclaration de Tartufe, elle est contrainte de garder le silence sur les émotions de son cœur ; mais elle ne peut manquer de faire voir au spectateur le mépris que lui inspire un pareil amour.

26. (1910) Rousseau contre Molière

L’une consiste à la montrer et à nous en inspirer l’admiration et l’amour ; l’autre consiste à nous montrer le vice et à nous en inspirer la salutaire horreur. […] Mais, incomparablement, c’est la haine et le mépris de Molière pour Don Juan qui domine dans cette comédie et que l’auteur veut inspirer et qu’il inspire au spectateur. […] Il se borne à dire que Molière ne fait pas aimer la vertu et ne l’inspire pas. […] C’est dans les drames que l’on peint les vices opposés aux vertus et que l’on inspire l’horreur des uns et le culte des autres. […] Ce n’est donc point du tout le respect superstitieux de la nature qui l’inspire et qui le guide et qu’il aime.

27. (1852) Molière, élève de Gassendi (Revue du Lyonnais) pp. 370-382

Or, nous trouvons tout cela dans Molière, sous une forme comique qui elle-même peut-être a été inspirée par cette légère et fine ironie dont Gassendi a su animer la plupart de ses discussions philosophiques, et surtout ses objections contre Descartes. […] Dans le XVIIe comme dans le XVIIIe siècle, la philosophie est de toute part inspirée et pénétrée par la philosophie contemporaine.

28. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

C’est le sens comique, c’est le génie théâtral qui lui a inspiré Tartuffe. […] À tous ces faits ajoutez la curiosité qu’inspirait le nom exécré et redouté de Spinoza, que Condé, en Hollande, désira connaître (entrevue qui n’échoua que par accident), la visite que lui fit le poète Hénault, l’ami de Mme Deshoulières, laquelle elle-même, malgré ses brebis, n’en est pas moins citée par Bayle comme disciple d’Épicure et de Spinoza. […] On peut se demander si ce mot ne relève pas trop don Juan et ne lui ôte pas quelque chose de l’odieux que l’ensemble du caractère doit inspirer pour justifier la punition finale. […] Corneille, Pascal et Bossuet sont seuls en dehors de ce type et le surpassent ; encore peut-on dire que Les Provinciales sont une œuvre de théologie mondaine et que les Oraisons funèbres elles-mêmes, malgré leur grand air, sont aussi, par les ménagements habiles, par les éloges convenus, par la peinture merveilleuse de la vie de cour, par les grandes vérités profanes mêlées aux vérités sacrées, des œuvres faites pour le monde et inspirées par le monde. […] On trouve dans M. de Camors, d’Octave Feuillet, un trait analogue inspiré par la même pensée, et qui pourrait bien être un ressouvenir de Don Juan.

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. De l’Amour. » pp. 367-384

La piece à caractere qui paroît, au premier coup d’œil, pouvoir se passer plus facilement d’une intrigue amoureuse, est le Méchant ; cependant quelles méchancetés décelent mieux l’affreux caractere d’un homme, que celles qu’il fait lâchement à une femme qui l’aime, & celles qu’il inspire à cette même femme, en se servant de l’empire que l’amour lui donne sur son cœur ? […] Celui que l’amour donne à deux cœurs bien épris, Est le seul qui m’inspire & dont je sens le prix.

30. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Il inspire les passions profondes. […] Je crois, au contraire, et la suite apprendra qui d’Auger ou de moi a raison, que madame de Scarron a plu très sensible me ni au roi dans sa première visite ; que le compliment qu’il lui adressa non seulement fut sincère, mais même inspiré par une secrète inclination pour elle, et fut une première amorce, jetée par des espérances confuses de possession plus ou moins prochaine, à un cœur qu’il jugeait disposé à lui céder.

31. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Jodelet duelliste, armé de pied en cap et s’excitant à avoir du cœur sans pouvoir en venir à bout, a certainement inspiré la scène où Sganarelle, couvert de fer et ayant tout ce qu’il faut pour se battre, hormis le courage, recule devant l’ennemi qu’il avait cherché. […] Il a usé aussi du plus heureux ménagement, lorsqu’au lieu d’une femme provoquant et faisant naître, par ses avances, un amour dont on ne s’avisait pas, il a introduit une jeune fille implorant, acceptant un secours nécessaire, d’une tendresse vive et pure qu’elle a su inspirer avant de la ressentir elle-même. […] Lui-même a-t-il imposé ce titre d’une manière tout à fait exacte, lorsqu’il a nommé École des maris, une pièce où nul mari ne figure, et qui serait presque aussi bien appelée l’École des parents, ou des instituteurs, puisque la principale moralité qu’on en doive tirer, c’est qu’il ne faut point user envers la jeunesse d’une sévérité excessive, si l’on ne veut lui inspirer une juste aversion pour soi, et en même temps un goût plus vif des choses même qu’on lui interdit ?

32. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Ne voudriez-vous point, par vos belles sornettes, Monsieur mon frere aîné, car, Dieu merci, vous l’êtes D’une vingtaine d’ans, à ne vous rien céler, Et cela ne vaut pas la peine d’en parler ; Ne voudriez-vous point, dis-je, sur ces matieres, De vos jeunes muguets m’inspirer les manieres, M’obliger à porter de ces petits chapeaux Qui laissent éventer leurs débiles cerveaux, Et de ces blonds cheveux de qui la vaste enflure Des visages humains offusque la figure ? […] Ils prétendent que loin de corriger les mœurs, elle est plus propre à nous en inspirer de mauvaises. […] Le pressant embarras d’une surprise extrême M’a tantôt inspiré ce honteux stratagême. […] Lorsque les Anciens vouloient inspirer à leurs enfants l’horreur que tout honnête homme doit avoir pour l’ivresse, ils ne leur offroient pas pour exemple un buveur d’eau ; ils leur faisoient voir au contraire un esclave ivre ; & l’état affreux de ce misérable produisoit ordinairement l’effet qu’on s’étoit promis : de même, parmi nous, une personne sensée veut-elle exhorter son fils à être ferme sur ses pieds, à prendre une contenance noble & assurée, elle ne lui donnera pas pour modele un chef-d’œuvre de l’art & de Pigale, en lui disant : voilà comme tous les hommes devroient être : elle le menera aux Tuileries, elle lui montrera du doigt quelques-uns de ces faquins qui prennent un air penché, qui affectent l’anéantissement pour faire les hommes à bonnes fortunes, & elle lui fera remarquer l’air de pitié avec lequel tout le monde les regarde.

33. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. Des Caracteres généraux. » pp. 263-267

La comédie des Femmes savantes est bien meilleure sans contredit que celle du Malade imaginaire ; cependant le dernier ouvrage est certain de plaire chez un plus grand nombre de nations que le premier, parcequ’il est par-tout des hommes à qui l’amour de la vie inspire la crainte de la perdre, & un desir trop violent de la conserver ; au lieu qu’il n’y a peut-être qu’en France des femmes qui méritent cette apostrophe de Chrisale.

34. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

On ne savait pas bien si Mlle de Lavallière ne résistait plus à la passion qu’elle avait inspirée au jeune roi. […] Cette satire du mariage achèvera-t-elle les beaux sentiments que la vertu de Pauline aurait commencé d’inspirer ? […] Ceux-ci regardent doctrinalement la multitude comme l’unique source du pouvoir et, parlant au nom de cette multitude, ils prétendent réduire les rois à n’être que les exécuteurs aveugles des volontés qu’ils savent lui inspirer. […] Conçoit-il le moindre scrupule d’avoir dessiné ce caractère d’Orgon, plus infamant pour la piété que celui même de Tartuffe, puisqu’enfin si Tartuffe est un scélérat qui ne peut inspirer que l’horreur, Orgon est un honnête homme et un dévot sincère qui ne peut inspirer que le mépris ? […] L’homme de Molière est le jouet de cet amour et la femme qui l’inspire n’en peut allumer d’autre : elle est fourbe, frivole, ingrate, audacieuse, corrompue, sensible seulement au plaisir et à la vanité.

35. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

tu t’étonnes, préférant l’argent à tout, de n’inspirer à personne une affection que tu ne mérites pas ! […] Le poète veut-il préserver les hommes de l’avarice, il leur dit : Si vous êtes avares, vous aurez des enfants dissipateurs qui, privés par vous du nécessaire, se procureront le superflu par des moyens ruineux ; des enfants qui, victimes de votre odieuse passion et témoins du mépris qu’elle inspire, n’auront pour vous ni affection ni respect. […] Un homme d’esprit, qui n’avait pas d’autre titre, se moquait un jour, devant un grand seigneur, de l’effroi qu’inspirent les comètes, considérées comme présages de quelque grand et funeste événement : Vous en parlez à votre aise, lui dit le grand seigneur ; on voit bien que cela ne vous regarde pas, vous autres. […] Riccoboni, d’ans ses Observations sur la Comédie, avait dit longtemps avant lui : « On censure, dans Cléante, fils d’Harpagon, le peu de respect qu’il a pour son père : on trouve qu’en cela les mœurs et les bienséances sont trop blessées ; on ajoute que, si le théâtre n’est pas fait pour inspirer la vertu, on ne doit pas, au moins, en faire une école du vice ; et qu’un pareil caractère pourrait diminuer, dans un fils qui verrait la représentation de L’Avare, les sentiments de respect qu’il doit à son père.

36. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197

La Fontaine fut reçu dans sa société, Ce fut le genre de conversation à laquelle elle se plaisait qui inspira au jeune poète ces contes auxquels on reproche une liberté plus que gaie.

37. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Géronte peut-il ignorer quelle réprobation inspire généralement l’avarice ? […] Elle a donc de sa vertu une opinion plus favorable, puisqu’elle avoue hautement l’intérêt qu’il lui inspire? […] Et de cela seul on peut conclure que si le rôle d’Alceste était joué comme il la conçu, c’est moins un intérêt véritable qu’il devrait inspirer qu’un sentiment de compassion pour ce que l’on pourrait appeler son infirmité morale. […] Il ne faut donc pas, encore une fois, s’exagérer l’intérêt que le Misanthrope inspire dans cette scène. […] Il me semble commettre une faute d’autant plus grande en chargeant son rôle, que non seulement il n’est plus dans la nature du personnage qu’il représente, mais qu’il ôte encore tout l’intérêt que doit inspirer celui d’Orgon.

38. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Quand, dans une comédie qui prétend moins qu’aucune autre à exciter l’intérêt, se trouvent trois personnages qui sont vraiment dignes d’inspirer ce sentiment, il faut supposer dans le public l’excès de la sottise ou de la dépravation, pour croire qu’il le portera de préférence sur un escroc titré, dont les brillants dehors ne peuvent dérober aux yeux la turpitude. […] Les arts, qui n’ont point à s’occuper du sens emblématique des fables, n’ont vu, dans celle de Psyché, que ce qui pouvait les inspirer, c’est-à-dire une foule de sujets gracieux, touchants ou même terribles. […] Molière, dont l’esprit, si je puis parler ainsi, assimilait naturellement à sa propre substance tout ce qui se présentait à lui de comique, soit dans les livres, soit dans le monde, avait été frappé des beautés vives et naturelles qu’offrent plusieurs scènes du Phormion, de Térence ; deux scènes originales, perdues dans l’extravagant fatras du Pédant joué, de Cyrano de Bergerac, lui avaient paru mériter d’en être tirées ; et quelques traits heureux d’une comédie de Rotrou, La Sœur, depuis longtemps exilée de la scène, lui avaient inspiré l’envie d’en faire jouir de nouveau le public, en se les appropriant.

39. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. » pp. 71-105

Et par quels beaux discours que l’artifice inspire.... […] Peut-être eût-elle dissipé tes soupçons ; peut-être eût-elle satisfait une juste curiosité, & détruit une apparence qui pouvoit t’inspirer une jalousie bien fondée ? […] Non, jamais étonnement n’approchera de celui que m’inspire l’effronterie & la hardiesse avec laquelle tu m’offres à prouver l’innocence de ton perfide cœur, de ton ame criminelle.

40. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

Isabelle, fille de Don Pedre, voit à la Cour le Duc Octave, en devient éprise, & lui inspire en même temps le goût le plus vif. […] je voudrois bien de tout mon cœur vous donner la satisfaction que vous desirez ; mais le Ciel s’y oppose directement : il a inspiré à mon ame le dessein de changer de vie, & je n’ai point d’autre pensée maintenant que de quitter entiérement tous les attachements, de me dépouiller au plutôt de toutes sortes de vanités, & de corriger désormais, par une autre conduite, tous les déréglements criminels où m’a porté le feu d’une aveugle jeunesse. […] Ce dessein, Don Juan, ne choque pas ce que je dis ; & la compagnie d’une femme légitime peut bien s’accommoder avec les louables pensées que le Ciel vous inspire.

41. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

Le Havre attend le bronze de Bernardin de Saint-Pierre, confié au génie inspiré de David. […] Il souffre, mais toujours son art se développe : Inspiré par ses maux, il fait le Misanthrope 17, Il puise un nouveau feu dans ses transports brûlans ; Son amertume éclate en sublimes élans, Sa verve est incisive : il fronde, il rit, il joue, La mort est dans son cœur, le fard est sur sa joue… L’artiste se surpasse et l’homme disparaît. […] On a longtemps supposé que le duc de Montausier avait inspiré à Molière le caractère du Misanthrope, mais une étude plus approfondie de notre grand poète dramatique a prouvé qu’il s’était peint lui-même dans ce caractère.

42. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VII. Le théâtre français contemporain des Gelosi » pp. 119-127

La France ne paraît pas avoir rien inspiré, rien suggéré alors à l’Italie.

43. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

Les dernières amours de Henri IV, à cinquante-six ans, sa malheureuse passion pour Charlotte de Montmorency, qu’il avait mariée au prince de Condé, les jalousies de Marie de Médicis, les intrigues de sa cour contre les maîtresses du roi, le souvenir d’une guerre qu’on avait vue prête à s’allumer contre la maison d’Autriche pour ravoir la princesse de Condé, que son mari avait conduite à Bruxelles, dans la vue de la soustraire aux poursuites du roi, tout cela avait inspiré à toutes les âmes délicates un profond dégoût pour cette scandaleuse dissolution, dont la cour et la capitale offraient le spectacle, et les avait disposées à favorablement accueillir la continuation de L’Astrée.

44. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76

Sans doute, plus les mœurs sont dissolues, et plus il importe que le langage épargne le dégoût qu’elles inspirent.

45. (1843) Épître à Molière, qui a obtenu, au jugement de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de la poésie de 1843 pp. 4-15

L’un vous dira comment, suppléant à la loi, La Comédie au vice inspire un juste effroi ; L’autre comment les Arts, pour glorieux salaire, Décernent au génie un culte populaire, Et, fiers de partager l’encens de ses autels, En l’immortalisant deviennent immortels. » fin.

46. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. De l’Illusion Théâtrale. » pp. 426-433

Femmes, qui, avec des graces & de la beauté, avez l’art & le pouvoir d’inspirer de l’amour, ne vous occupez pas à vous détruire mutuellement par votre orgueil & vos caquets.

47. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VIII. Les Fedeli » pp. 129-144

On a dit que ce fut cette pièce qui inspira à Milton, voyageant quelques années plus tard en Italie, la première idée du Paradis perdu.

48. (1856) Les reprises au Théâtre-Français : l’Amphitryon, de Molière (Revue des deux mondes) pp. 456-

Quoi que Destouches m’inspire une médiocre sympathie, la reprise du Philosophe marié ne me semble pas inopportune, car c’est un ouvrage composé avec soin, et qui peut servir à développer le talent des comédiens.

49. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Enfin vous. avez. su, en nous peignant ces infirmités du sage, et en nous faisant rire de ses travers, nous inspirer ; pour lui pour sa vertu,, un sentiment de respect que ne peut diminuer tout le rire excité par ses boutades ; et, à la fin de votre pièce, notre opinion sur lui reste celle qui était la vôtre, et que vous avez mise dans la bouche de la sincère Eliante : Dans. ses façons d’agir il est fort singulier ; Mais j’en fais, je l’avoue, un cas particulier ; Et la sincérité dont son âme se pique À quelque chose en soi.de noble et d’héroïque. […] Comme il touche, dans la personne de Philinte 157, cette indulgence équivoque bien différente du dévouement de Cléante 158, inspirée moins par bienveillance réelle que par prudent intérêt, et trop voisine de l’indifférence égoïste pour que le moraliste ne la condamne point159 !

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

Harpagon & Mithridate, guidés par la même crainte, le même intérêt, ont recours à la même ruse ; & le dernier, au lieu de dire, Le Ciel en ce moment m’inspire un artifice, auroit fort bien pu s’écrier, Moliere en ce moment m’inspire un artifice. […] On croit qu’il parle de sa tendresse pour la bourse, & de l’amour que ses beaux yeux lui ont inspiré.

51. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

J’aime beaucoup les commentateurs s’acharnant à soutenir que Molière s’inspira, pour cette grande figure d’Alceste, des rudes vertus de M. de Montausier ! […] Il s’inspira de leur pantomime et dota la scène de ces drôles alertes, agiles comme des acrobates, les jambes fendues et la conscience élargie, Scapins et Sbriganis, propres à tous les travestissements et à toutes les escalades. […] Molière avait passé des amusements que l’on se fait avec un enfant à l’amour le plus violent qu’une maîtresse puisse inspirer. […] Oui, mais on y voit des grâces qu’on ne voit point aux autres bouches, et cette bouche, en la voyant, inspire des désirs ; elle est la plus attrayante, la plus amoureuse du monde. […] « En faisant voir des portraits de l’avarice, il a fait honte aux avares, et leur a inspiré de la libéralité.

52. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

Tout le monde sait combien de fois nos anciens ont inspiré de l’horreur à Thalie même, pour les rôles indécents qu’ils lui faisoient jouer. […] de Voltaire, d’une liberté plus dangereuse qu’utile, & qui flatte plus la malignité humaine qu’elle n’inspire le goût ! 

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