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178. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Dans l’Amant indiscret, on retrouve la donnée de l’Etourdi de Molière  : le valet de Cléandre imagine pour favoriser l’amour contrarié de son maître une série de stratagèmes que Cléandre rend inutiles par son manque de discrétion. […] Et ce que le soldat, dans son devoir instruit, Montre d’obéissance au chef qui le conduit, Le valet à son maître, un enfant à son père, A son supérieur le moindre petit frère, N’approche point encor de la docilité, Et de l’obéissance et de l’humilité, Et du profond respect où la femme doit être Pour son mari, son chef, son seigneur et son maître (École des Femmes.

179. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Son valet et Martine couraient à Saint-Eustache, la paroisse de Molière, et demandaient un confesseur ; deux curés refusaient, ils s’appelaient, l’un, Lenfant, l’autre, Lechat. […] C’est un Français, en effet, et mieux que cela, un Parisien, cet adorable étourdi, bourdonnant comme une mouche diaprée, donnant de l’aile contre toutes les vitres, défaisant, avec un éclat de rire satisfait, la trame de Pénélope qu’a péniblement bâtie son valet ; c’est un des nôtres, hélas ! […] Maître sceptique et valet crédule deviennent aussitôt la personnification des deux sentiments qui divisent le monde, et la comédie, cette fois, nous présente, dans leur antagonisme éternel, les deux types de l’ignorant que son ignorance charme, qui s’y complaît, qui s’y carre, et du chercheur que le doute accable, torture et finira par tuer. […] Béjart (Louis), le cadet, dit l’Aiguisé (1645-1678). — Dans le tragique, il jouait les troisièmes rôles, dans le comique les pères et les seconds valets.

180. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Béjart le jeune, qui passe pour être monté sur la scène avant l’âge de quinze ans, jouait dans la comédie les pères et les seconds valets, et dans la tragédie, les troisièmes et quatrièmes rôles. […] Ce sont les intrigues d’esclaves, les menées de valets et les vieillards dupés du premier ; les aventures extraordinaires et accumulées du second, et quelquefois les trivialités du troisième. […] Jusque-là imitateur habile, quelquefois rival heureux des Latins et des Italiens, il ne nous avait intéressés qu’aux ruses d’un valet ou aux amours de deux jeunes gens. […] Molière l’avait accompagné, ou plutôt précédé, en sa qualité de tapissier valet de chambre51. […] Mais qui peut supporter la hardiesse d’un farceur qui fait plaisanterie de la religion, qui tient école de libertinage, et qui rend la majesté de Dieu le jouet d’un maître et d’un valet de théâtre, d’un athée qui s’en rit, et d’un valet plus impie que son maître qui en fait rire les autres ?

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