— Tromper mon père, je n’oserais, mais tromper Thaïs ! […] Cela se fait ainsi dans Le Barbier de Séville, ajoute notre poète comique, qui est trop honnête en vérité pour vouloir nous tromper. […] s’écrie-t-il ; et comme ils m’ont trompé ! […] Si vous voulez que je m’intéresse à cette jeune femme indignement trompée par un fat, donnez au moins à cette femme un peu d’esprit. […] Qu’on les trompe, qu’on ne les trompe pas, qu’on les vole ou non, à quoi bon ?
Enfin ma flamme eut beau s’émanciper, Sa chaste ardeur en toi ne trouva rien que glace ; Et, dans un tel retour, je te vis la tromper Jusqu’à faire refus de prendre au lit la place Que les loix de l’hymen t’obligent d’occuper. […] A cela le Chef lui répond avec mépris, qu’il est un misérable, qu’il seroit aussi mauvais acteur que détestable Auteur, qu’il refuse sa personne comme ses ouvrages, & qu’il se trompe s’il pense que des comédiens, gens d’honneur, recevront un vagabond parmi eux.
Nous avons précédemment signalé, dans la pièce d’Il Ritratto des Gelosi, ce trait d’une lettre de Flaminia que le Docteur, son mari, remet tout en colère à Flavio, croyant que c’est ce jeune homme qui l’a écrite, et se faisant ainsi le messager des amants qui le trompent.