Quant à la façon dont ces mêmes scenes sont traitées, on croira sans peine que Moliere l’emporte sur l’Auteur Italien. […] Quand on aime les gens, on les traite autrement : On fait de leur personne un meilleur jugement.
Célio lui fait le même lazzi de la tabatiere, & va ensuite lui-même vers Scapin, qui le traite comme il a traité Arlequin. […] Oui, mon cher fils, parlez, traitez-moi de perfide, D’infame, de perdu, de voleur, d’homicide ; Accablez-moi de noms encor plus détestés, Je n’y contredis point, je les ai mérités ; Et j’en veux, à genoux, souffrir l’ignominie, Comme une honte due aux crimes de ma vie.
Chez Moliere, Cléanthis, suivante d’Alcmene, témoin de la tendresse de Jupiter pour sa maîtresse, veut engager Mercure, qu’elle prend pour son mari, à la traiter aussi favorablement : le messager des Dieux la rebute. […] Sais-tu, maître frippon, Qu’à te faire assommer ton discours peut suffire ; Et que, pour te traiter comme je le desire, Mon courroux n’attend qu’un bâton ?