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138. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

En effet un pauvre mari qui aime & n’est point aimé, doit passer de fâcheuses nuits quand la jalousie l’empêche de dormir, & qu’il songe que sa femme jeune, belle & coquette refuse de lui laisser prendre sa part des plaisirs qu’elle prodigue aux amans dont elle est coeffée. […] *Il y a bien de la vraisemblance dans le sentiment de ceux qui m’ont assuré que Moliere avoit songe à se peindre en formant le caractere du Misanthrope, vertueux, mais peu aimé à cause de son manque de complaisance pour les foiblesses des autres, & que Chapelle y est representé sous le nom de Philinte, qui étant d’une humeur plus liante voit les defauts d’un chacun sans s’irriter. […] Moliere, sans songer qu’il étoit au lait, saisit avec fureur le moment de retorquer les argumens de Chapelle. […] A Dieu, Monsieur de Moliere, songez à nôtre Piece, il me tarde qu’elle ne paroisse.

139. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Au milieu de ces vaines intrigues, Molière, s’élevant au comble de son art, et au-dessus de lui-même, songeait à immoler les vices sur la Scène, et commença par le plus odieux.

140. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240

Mais il faut avouer aussi qu’ils ne sont pas tous capables de le faire d’eux-mêmes, et que la plupart n’ont ni le temps, ni la volonté d’y songer ; que, quand même ils le voudraient, ils sont trop livrés aux passions pour le pouvoir seuls avec efficacité : sans chercher la cause originelle de cette incapacité, on doit constater qu’elle existe.

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