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213. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

En épousant Armande, dont il nous fait un portrait si gracieux et si piquant dans Lucile du Bourgeois gentilhomme, Armande élevée sous ses yeux et par ses soins, il croyait assurer le bonheur de sa vie, oubliant, lui le profond connaisseur du cœur humain, que la reconnaissance ne tient pas lieu d’amour37.

214. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

N’avait-il pas eu soin de lancer la foudre sur la tête de l’athée99 ? […] On y lisait : « Considérant que, dans un temps où notre grand Monarque expose si librement sa vie pour le bien de son État, et où notre principal soin est d’exhorter tous les gens de bien à faire des prières continuelles pour la conservation de sa Personne sacrée et le succès de ses armes, il y aurait de l’impiété de s’occuper à des spectacles capables d’attirer la colère du Ciel : avons fait et faisons très expresses inhibitions et défenses à toutes personnes de notre diocèse de représenter, lire ou entendre réciter la susdite comédie, soit publiquement, soit en particulier, sous quelque nom et prétexte que ce soit, et ce sous peine d’excommunication. » Lettre sur l’Imposteur ; Le Misanthrope, Amphitryon, George Dandin et L’Avare Il y avait là de quoi désespérer le plus fier courage ; et l’on put redouter la retraite définitive du poète : car, pendant sept semaines, son théâtre chôma. […] Sa conviction ne commence qu’au moment où, provoqué par l’adresse d’une femme honnête qui, pour en finir, s’ingénie à le pousser à bout, le pied-plat se risque à dire : Qu’est-il besoin pour lui du soin que vous prenez ? […] Pourtant, son naturel n’était pas mauvais : il a même du cœur, puisqu’il s’est laissé toucher par « l’adorable honnêteté » d’une jeune fille à laquelle il s’intéresse, à cause des soins dont elle entoure « sa bonne femme de mère ».

215. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

M. de Soyecourt, possédé d’une manie qu’il n’avait pas seul et que sûrement il ne croyait pas avoir, ne dut pas se reconnaître plus qu’un autre dans le portrait du chasseur ridicule ; et si quelque chose était propre à éloigner de lui l’idée que Molière l’eût choisi pour modèle, c’était sans doute le soin qu’il avait eu de le prendre pour auxiliaire de son travail.

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