Il importe évidemment de se garder de considérer l’auteur des Fourberies de Scapin comme un austère philosophe, mettant au service de quelque conception morale abstraite et a priori les intarissables ressources de sa verve et de son haut comique.
La poupée a rappelé les bouffons d’Italie, elle avait un faible pour Arlequin, pour Scapin, pour M. […] au plus bel endroit de la pièce. » Le premier-il avait encouragé le fils de Lesage, Montménil, lorsqu’il le fit voir à son illustre père dans Les Fourberies de Scapin ! […] Le critique le plus timoré ne court pas, que je sache, un très grand danger à reconnaître l’auteur du Misanthrope au fond du sac où se cache la victime de Scapin ; de même il est juste, quand on joue l’Amphitryon de Molière, de saluer l’Amphitryon de Plaute : « Ô Jupiter souverain ! […] En vain son précepteur lui accordait-il parfois quelque jour de relâche : Les Fourberies de Scapin, Le Cocu imaginaire, Le Mariage forcé, Le Malade imaginaire, Amphitryon, ces heureux instants de congé ne duraient guère, et bientôt, quand il pensait que ces écoliers mutins s’étaient assez amusés, le maître les ramenait au devoir. […] Le Misanthrope fut délaissé pour Les Précieuses ridicules, Les Femmes savantes pour Les Fourberies de Scapin, et ce fut bien pis, ma foi !
Il est évident que, sous la casaque du subtil Napolitain, Molière a caché un de ces Sosies, de ces Daves de la comédie antique, que la jeunesse inexpérimentée de son talent nous avait déjà fait voir deux fois sous le manteau de Mascarille et de Gros-René, et qu’un dernier caprice de son génie doit nous montrer encore sous celui de Scapin.