/ 151
108. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

Les ruses innocentes et les aveux naïfs d’Agnès sont pleins de charmes ; les confidences imprudentes du jeune amant à son rival inconnu, la rage concentrée du vieillard, tout concourt à former une suite de scènes comiques du genre à la fois le plus fin et le plus amusant. […] On peut juger de là que Racine serait devenu un rival redoutable pour Molière, s’il avait continué à exercer le rare talent dont il a fait preuve dans Les Plaideurs.

109. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Généreux, hospitalier, d’un commerce agréable et sûr, prompt à soulager la misère, heureux toutes les fois qu’il pouvait encourager le talent, même au risque de se créer des rivaux, il montra que l’on pouvait être comédien et honnête homme. […] Dans la seconde, Molière se moque avec beaucoup d’esprit de la déclamation prétentieuse de ses rivaux, les acteurs de l’Hôtel de Bourgogne, qui étaient les interprètes de ses ennemis. […] Elle est aux prises avec les rivaux dont elle nourrissait les espérances, et qu’elle trompait tous à la fois. […] Avec cette innocente vision, elle est heureuse; elle sera même au besoin une rivale fort arrangeante, et prête à dégager ses amants imaginaires de la parole qu’ils ne lui ont jamais donnée; mais malheur à qui osera porter la main sur ses chimères. […] Les deux génies rivaux y demeurèrent en présence avec plus d’opiniàtreté que partout ailleurs.

110. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

Mais quel trait de génie, de nous le présenter amoureux de la maîtresse de son fils, volé par son fils, qu’il a forcé, par l’excès, de son vice, à ne plus voir, dans cette tête sacrée du père, qu’un indigne rival avec qui toute guerre est permise, un ennemi domestique contre qui toute la maison se ligue, depuis l’héritier du nom paternel jusqu’au dernier valet de cuisine !

/ 151