Puis, à côté de cette peinture faite de verve, il voulut placer le portrait de la femme accomplie, et enseigner dans quelle juste mesure son esprit peut, doit s’appliquer aux sciences et aux lettres. […] III. — Voir le Portrait du Peintre, ou la Contre-Critique de l’École des Femmes, par Boursault (1G63) ; le Traité de la Comédie et des spectacles selon la tradition de l’Église, par le prince de Conti (1667) ; J.
Il faudrait peindre d’abord les habitudes grossières du peuple à cette époque, sa brutalité sensuelle, son langage cynique, sou égoïsme impudent qui le ravalait au niveau de la bêle : puis à côté de ce portrait vigoureux, il faudrait placer le portrait vivant de la classe bien élevée : là se rencontrent les sentiments délicats, la naïveté charmante, l’innocence et la pudeur dans leur expression la plus gracieuse. […] Frappé de ce tableau, pour lui si véridique, Louis quatorze absout le profond Satyrique ; Bientôt même à Molière il fournit des portraits.
Cette espéce de comédie est presque sans nœud, les scénes n’ont point entre elles de liaison nécessaire, on peut en changer l’ordre, en supprimer quelques-unes, en substituer d’autres, sans faire tort à l’ouvrage : mais le point essentiel étoit de soutenir l’attention du spectateur, par la variété des caractéres, par la vérité des portraits, & par l’élégance continuë du stile. […] Boursault ne laissa pas de faire jouer à l’hôtel de Bourgogne la contre-critique, ou le portrait du peintre ; il suivit l’idée & le plan de la critique, mais il alla trop loin, en supposant une clef connuë de l’école des femmes, qui indiquoit les originaux copiés d’après nature. […] La raillerie fine de Dorine, dans la scéne avec son maître, nous découvre Orgon tout entier, & nous prépare à reconnoître Tartuffe dans le portrait de l’hypocrite, que Cléante oppose à celui du vray dévôt. […] La56 femme d’un des meilleurs comiques que nous ayons eu, nous a donné ce portrait de Moliere.