En effet, ce pouvait être vraiment une manière de personnage qu’un valet de chambre du roi, dans un temps où des gens de race, des gens de qualité, n’hésitaient pas, pour prendre pied à la cour, à payer chèrement telle charge de bas officier, comme de « piqueur du vol pour corneille », ou de « garçon de lévrier ». […] Il y consent, lui permet de porter son nom, lui promet une pension qu’il ne paiera jamais, et le vingt-quatrième jour d’octobre 1658, après tout un été de démarches et de négociations, « cette troupe commença de paraître devant Leurs Majestés et toute la cour sur un théâtre que le roi avait fait dresser dans la salle des gardes du vieux Louvre ». […] Les archives communales d’Albi contiennent la mention d’une somme payée, le 24 octobre 1647, à la troupe des comédiens de M. le duc d’Epernon, dont la quittance est signée des noms de Charles Dufresne, René Berthelot, et Pierre Réveillon. […] Molière, soutenu par le roi, paya d’audace et riposta, comme l’on sait, en écrivant Don Juan.
Il avait payé, sans doute, et par toutes les misères de l’inventeur, dans mille essais sans nom, avec des comédiens sans talent et des comédiennes sans vertu, son illustre découverte, et maintenant, déjà fatigué, mais certain de sa destinée, il s’en revient, avec bientôt vingt ans de plus, du fond de ces provinces ignorantes, où c’est à peine s’ils trouvaient chemin faisant un jeu de paume, une grange, un tréteau, pour essayer enfin sa comédie, entre l’hôtel de Bourgogne et l’hôtel du Marais. […] Molière devait payer plus tard, sous la rude étreinte de Bossuet, plus fort et plus puissant que l’homme de pierre, l’immortalité de Tartuffe.
Oronte, que lui & une douzaine de marchands de sa nation attendent avec impatience le mariage de M. de Pourceaugnac, parcequ’il a promis de les payer avec la dot qu’il doit toucher.