Le parti que prit Racine de faire jouer sa Tragédie sur un autre Théâtre, fut cause que Mademoiselle du Parc*, la meilleure Actrice de la Troupe de Monsieur, la quitta pour passer dans celle de l’Hôtel de Bourgogne ; ce qui mortifia Molière, et fut, entre lui et Racine, la source d’un refroidissement qui dura toujours, quoiqu’ils se rendissent mutuellement justice sur leurs ouvrages. […] Un nommé Neufvillenaine26 fit imprimer cette Pièce avec un argument à chaque Scène, et la dédia à Molière, en lui disant : Qu’enchanté des beautés de cette Comédie, il s’était aperçu, après y avoir été cinq à six fois, qu’il l’avait retenue par cœur ; que, dans ce même temps, un de ses amis en Province l’ayant prié de lui mander des nouvelles de cette Pièce, il la lui avait envoyée ; mais, quelque temps après, ayant vu qu’il s’en était répandu plusieurs copies très-difformes, il avait pris le parti de la faire imprimer, et de la lui dédier. […] Neufvillenaine, qui se nomme pas, la dédia à Molière, et lui manda qu’enchanté des beautés de cette Pièce, il s’était aperçu, après y avoir été cinq ou six fois, qu’il l’avoir retenue par cœur ; que, dans ce même temps, un de ses amis en Province l’ayant prié de lui donner des nouvelles de cette Comédie, il la lui avait envoyée ; mais quelque temps après, ayant vu qu’il s’en était répandu plusieurs copies très-difformes, tant des vers que de la prose, il avait pris le parti de la faire imprimer, et de la lui dédier. […] Tome III, p. 347 Le père de Molière, fâché du parti que son fils avait pris d’aller dans les Provinces jouer la Comédie, le fit solliciter inutilement par tout ce qu’il avait d’amis, de quitter cette pensée. […] Villiers, Claude Deschamps, dit de (1601 – Illiers, 1681) : acteur, en 1624 aux côtés de Montdory, à parti de 1634, et au moins jusqu’en 1639, au théâtre du Marais, enfin à l’hôtel de Bourgogne, de 1642 à 1670.
Qu’il en prenne son parti.
Il est toujours bien temps d’embrasser ce parti, Lorsque de la beauté l’éclat est amorti ; Vous n’en êtes point-là ; non, croyez-en Molière, Reprenez votre humeur, vous pourrez longtemps plaire Et par le naturel et par la vérité ; Laissez là ce maintien, ce langage affecté ; Laissez ce style faux dont le bon sens murmure, Car ce n’est pas ainsi que parle la nature.