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89. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Chaque chose a son temps ; il était indispensable alors d’attacher une indignation comique aux paroles d’un rigide censeur. […] Rien n’est plus amusant que la scène où la belle Lucinde use trop librement de la liberté de s’exprimer qu’elle fait semblant d’avoir recouvrée, et donne à son père le regret de ne plus voir sa fille muette, lui qui s’est tant inquiété, parce qu’il la croyait privée de la parole. […] Dans la longue et première scène de la pièce, elle dit à peine quelques mots, mais elle n’en impose pas moins à son beau-fils, à sa belle-fille, à sa servante, le respect qui lui est dû ; un regard, un mouvement de lèvres arrêtent, l’expression d’une parole trop vive de leur part. […] A toutes on peut appliquer ces jolies paroles d’Angélique dans la Folle enchère : Les femmes du monde raisonnent-elles ? […] Il a besoin, dans une pièce qu’il fait, d’un caractère de nigaud, de fat, d’imbécile ; je veux lui donner ta connaissance, baron, cela lui fera plaisir, sur ma parole : il a peine à trouver de nouveaux caractères.

90. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Il étoit naturel de croire ce dernier sur sa parole après une protestation solemnelle faite à la vûë de toute la Cour qui en devoit savoir la verité. […] Il fut agreablement surpris d’y trouver Baron, qui ne put mettre en œuvre un beau compliment qu’il avoit composé en chemin, la joye de revoir son bienfaiteur lui ôta la parole. […] * Ces paroles de Moliere qui s’accordent assez avec la peinture qu’il a faite de soi-même dans le Misanthrope, où il a mis en œuvre la même pensée, ces paroles, dis-je, sont bien differentes de celles que Mr.  […] Le Moine, qui convenoit de tout obligeamment, donna aussi-tôt un signe d’approbation, sans proferer une seule parole. […] Quinaut se chargea de tout ce qui devoit être chanté à la reserve de la plainte Italienne dont on m’a dit que les paroles furent fournies par Lulli.

91. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Elles veulent savoir la pensée et la parole du journal ! […] Jamais la puissance de la parole écrite ne s’est plus complètement manifestée. […] Non, sur la parole de Mascarille ! […] Géronimo prenant au sérieux les paroles de Sganarelle, se met en devoir de lui donner un bon conseil. […] La parole est plus qu’une fortune, c’est une royauté.

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