Par exemple, pour ne parler que des femmes, puisqu’ici nous n’étudions que les femmes de Molière, ne les a-t-il pas formées à tous les caractères ? […] On a pu voir combien ils étaient vrais, non seulement par les inscriptions, mais parce que la vérité parle tout haut. […] Sans doute pendant longtemps elle tint le double emploi, mieux payée par la de Brie que parle théâtre ; mais l’heure glorieuse va sonner. […] Un autre Misanthrope, Saint-Simon parle en toute désinvolture du grand Molière sans s’indigner des menaces d’un grand seigneur qui parle de faire « mourir sous le bâton » l’auteur du chef-d’œuvre des chefs-d’œuvre. […] Ce serait encore une servante de Molière dont les contemporains ne parlent pas.
Un honnête homme, frère de ce prétendu malade, qui se trouve là dans le moment, le détourne de le prendre ; ce qui irrite l’apothicaire, qui lui dit toutes les impertinences dont les gens de cette sorte sont capables.La première fois que cette pièce fut jouée, l’honnête homme répondit à l’apothicaire : Allez, monsieur, on voit bien que vous n’avez coutume de parler qu’à des culs. Tous les spectateurs furent révoltés de cette grossièreté ; au lieu qu’à la seconde représentation, on entendit, avec plaisir, allez, monsieur, on voit bien que vous n’avez pas accoutumé de parler à des visages.
En gros,, s’il est permis de parler ainsi, il a attaqué le mal, et il a traité comme il faut les lieux communs de l’éternelle morale. […] Il a bien pu parler en l’air, comme tant d’autres, de l’enfer, à son valet ; se moquer des croyances vulgaires en les assimilant aux superstitions, et mettre en avant son bel article de foi que deux et deux sont quatre 70 ; mais voilà un argument qui renverse tout cela : un homme qui « aime mieux mourir de faim que de commettre un péché71. » Il y aura lieu de revenir sur don Juan considéré comme esprit fort72. […] Le suicide, qui tient tant de place dans nos romans et nos drames, paraissait à Molière une folie et un crime tel, qu’il ne le jugeait pas digne de faire un ressort de la comédie : il n’en parlait que pour rire. […] Molière a parlé du duel, ou l’a mis en action onze fois dans son théâtre118 : il a couvert de ridicule la prétendue bravoure des batteurs de fer comme La Rapière 119, le Maître d’armes de M. […] III : à l’occasion de cette scène, on doit remarquer avec quelle légèreté parle Fénelon (Lettre à l’Académie française, VII).