Mais ayant recueilli considérablement de faits et de détails nouveaux, nous avons tenu à ce que toute cette partie complémentaire qui est venue prendre place dans notre récit, fût accompagnée de notes au bas des pages indiquant nos sources et justifiant nos dires. […] Ces divertissements vraiment royaux, connus sous le nom des Plaisirs de l’Île enchantée, dont les mémoires du temps tracent les tableaux les plus brillants, et auxquels Voltaire a cru devoir consacrer plusieurs pages, durent une partie de leur charme aux efforts réunis du célèbre Vigarani, gentilhomme et architecte modenais, de Lulli, du président de Périgny, de Benserade et du duc de Saint-Aignan. […] « L’arrêt qui imposait la lecture d’une page entière, dit Louis Racine, était l’arrêt de mort. » Cette plaisanterie était toute naturelle de la part de Boileau et de Molière ; mais il était au moins très étrange que Racine y prît part, lui qui, au dire même de son fils, avait été comblé de bienfaits par Chapelain71. […] Il est triste de penser qu’on rencontre plus d’une page semblable dans la vie de l’auteur d’Athalie. […] L’Avare est, ainsi que Les Femmes savantes, une page immortelle de l’histoire de nos mœurs ; mais le vice auquel Molière avait déclaré la guerre dans la première de ces pièces était passager comme le ridicule qu’il frondait dans la seconde.
Dans notre désir de rendre hommage à cette noble entreprise littéraire sans trop sortir du cadre de nos études habituelles, nous avons essayé de rechercher dans ces trois chefs-d’œuvre la pensée philosophique et morale qui les anime ; et, de même que nous nous étions occupé naguère de la psychologie de Racine1, nous tenterons d’exposer dans les pages qui suivent ce que l’on peut appeler la philosophie de Molière. […] secrètes ; nous y avons touché incidemment dans les pages précédentes ; mais comme la même question se reproduira au sujet de Don Juan, nous l’ajournons pour la traiter à fond après l’examen de ce second ouvrage. […] Que l’on lise dans Pascal le célèbre morceau qui commence par ces lignes : « Qu’ils apprennent au moins quelle est la religion qu’ils combattent avant que de la combattre. » Peut-on croire que Pascal eût écrit ces pages si vives et saisissantes s il n’eût rencontré autour de lui et connu de près des sceptiques en religion ; s’il ne les eût crus redoutables, s’il n’en eût été lui-même effrayé ? […] Œuvres de Molière, tome V, page 217. […] Page 142.
Qu’on veuille bien y réfléchir ; ne sommes-nous pas enclins à croire qu’il n’y a pas de disposition vraiment sérieuse sans une ombre marquée de tristesse, et que le rire qui éclate sur les lèvres d’un homme ou dans les pages d’un livre est un signe non équivoque de gaieté ? […] Prosaïques par l’imitation de la vie réelle, elles le sont aussi par le but pratique, positif et moral qu’elles se proposent, et quand je lis les préfaces satisfaites de ces comédies utiles qui ne sont que des tableaux de la vie domestique où s’inscrivent çà et là de solides préceptes, pareils à celui qu’Harpagon voulait faire graver sur sa cheminée en lettres d’or, je crois entendre Euripide s’écriant dans les Grenouilles d’Aristophane : Grâce à moi, grâce à la logique De mes drames judicieux, Et surtout à l’esprit pratique De mes héros sentencieux, Le bourgeois plus moral, plus sage, Apprend à mener sa maison ; Car il rencontre à chaque page Des maximes pour sa raison Et des conseils pour son ménage44 ! […] Nous nous contenterons de renvoyer le lecteur aux pages 68, 72, 73, 296, 298, 299, 304, 307, 323, 352, 368 du tome Ier du Cours de littérature dramatique, traduit de l’allemand par la plume anonyme de madame Necker de Saussure. […] Pages 69, 298, 299, 348 du tome Ier. […] Voyez page 44, note 2.