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45. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

C’est le goût d’aujourd’hui de la critique de ne rechercher dans l’œuvre d’un homme que des peintures de lui-même et de son intérieur. […] Molière a toujours cru qu’il devait ‘conformer son style à la nature de son œuvre et à l’état de ses personnages. […] M. de La Pommeraye a établi fort brillamment qu’un auteur met toujours quelque chose de soi dans son œuvre : eh bien ! […] M. de La Pommeraye dit qu’une œuvre ne vaut précisément que par ce que l’auteur y met de soi. Mais que d’œuvres célèbres où l’auteur est introuvable !

46. (1911) L’Étourdi de Molière et Le Parasite de Tristan L’Hermite (De Jodelle à Molière) pp. 292-302

Depuis, Tristan envoyait sans doute ses œuvres à Madeleine Béjart ou à Molière, et en tout cas ni Molière, ni Madeleine ne pouvaient se désintéresser des œuvres de Tristan. […] Il est probable que Molière voulut alors représenter cette comédie ; on doit du moins admettre qu’il la lut ; et, s’il composait ou s’il était sur le point de composer l’Etourdi, il dut faire pour l’œuvre de Tristan ce qu’il a fait pour tant d’autres, de Rotrou, par exemple : s’en souvenir et, plus ou moins consciemment, l’imiter.

47. (1886) Revue dramatique : Les Fâcheux, Psyché (Revue des deux mondes) pp. 457-466

Parmi ses récréations publiques, celle que Louis XIV aimait le plus était le ballet : Molière fit des ballets pour ses yeux, et quelquefois pour ses jambes ; aussi pour ses oreilles, sans doute, car ces ballets avaient des récits : c’est même tout ce qui nous en reste, et c’est la plus grande partie des œuvres de Molière. […] Il arriva que, par le mérite de ces œuvres-ci, justement, il devint immortel. […] se récrie quelqu’un, c’est l’œuvre commune de Corneille et de Molière : il faut donc que ce soit un chef-d’œuvre renforcé. — Mais comment ces deux poètes y ont-ils mis la main ? […] La bonne manière, à présent, de goûter ces moindres œuvres des classiques, c’est de s’en donner le spectacle dans un fauteuil.

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