Je me suis, d’être deux, senti l’esprit blessé, Et long-temps d’imposteur j’ai traité ce moi-même ; Mais à me reconnoître enfin il m’a forcé ; J’ai vu que c’étoit moi, sans aucun stratagême : Des pieds jusqu’à la tête il est comme moi fait ; Beau, l’air noble, bien pris, les manieres charmantes, Enfin deux gouttes de lait Ne sont pas plus ressemblantes ; Et, n’étoit que ses mains sont un peu trop pesantes, J’en serois fort satisfait.
Un jeune homme, nommé Clomire, vint pour « la galantiser » ; s’il possédait peu de fortune, en revanche il avait « la mine noble, la taille belle, l’air aisé et libre, l’humeur enjouée, le discours vif et agréable, et l’esprit élevé et plein de feu36 » ; il n’épargna rien pour lui être agréable, l’emmena à la Comédie, aux Fêtes, fit des vers pour elle, et la tint au courant de tout ce qui se passait à la Cour et à la Ville, et des ouvrages nouveaux. […] Dans cette comédie, écrite d’un style assez libre et avec un épilogue des plus indécents, il y a une demoiselle, fière et orgueilleuse, nommée Isabelle, qui est courtisée par un ramoneur déguisé en noble, un composé de Mascarille et de Jodelet. […] Charles Robinet, constatant, dans sa Lettre en vers à Madame du 23 août 1665, le succès qu’avait obtenu sa précédente épître, s’exprime ainsi : « D’autant plus qu’on panégyrise « Cette missive que l’on prise, « Qu’on en trouve le style net, « Noble et digne du cabinet ; « Qu’on dit que suivant les matières, « J’ai conservé les caractères « Et que c’est un chef-d’œuvre enfin, « Oui, sans en faire ici le fin, « Je sens que mon cœur est la proie « Plus de la peur que de la joie… » Dans les deux passages, le cabinet est bien le meuble où l’on serre les papiers que l’on veut conserver. […] Nous ne voulons ici que signaler l’hommage rendu à la Comédie-Française par le Théâtre hongrois de Pesth, qui a envoyé une très belle couronne de lierre naturel, avec ces mots frappés en or sur les rubans aux couleurs nationales : « La gloire de Molière appartient à la France ; le bénéfice de ses œuvres appartient au monde entier. » La même pensée était venue aux excellents artistes du Burg-Theater de Vienne ; mais le directeur général des Théâtres impériaux-royaux, M. le baron de Dingelstedt, celui-là même qui célébra Molière en beaux et nobles vers lors du jubilé de 1873, s’est formellement opposé à cette manifestation, alléguant qu’au premier Jubilé du Burg-Theater, il y a quatre ans, la Comédie-Française s’était abstenue de toute adresse ou félicitation !
On trouva l’intrigue du Curieux impertinent bien imaginée, parfaitement conduite d’acte en acte, les scenes liées & dialoguées au mieux, la versification coulante, naturelle & dans le vrai ton du noble comique.