Mais quoiqu’on doive marquer chaque passion dans son plus fort degré et par ses traits les plus vifs pour en mieux montrer l’excès et la difformité, on n’a pas besoin de forcer la nature et d’abandonner le vraisemblable. » Fénelon, Lettre à l’Académie-françoise, VII. — C’est son amour absolu du vrai qui a fait dire à Boileau : C’est par là que Molière illustrant ses écrits Peut-être de son art eût remporté le prix, Si, moins ami du peuple, en ses doctes peintures, Il n’eut point fait souvent grimacer ses figures. […] « Je me souviens que Molière m’a montré plusieurs fois une vieille servante qu’il avoit chez lui, à qui il lisoit, disoit-il, quelquefois ses comédies ; et il m’assuroit que lorsque des endroits de plaisanterie ne l’avoient point frappée, il les corrigeoit, parce qu’il avoit plusieurs fois éprouvé sur son théâtre que ces endroits n’y réussissoient point. » Boileau, Réflexions critiques sur quelques passages du rhéteur Longin, I.
Préface Les poèmes dramatiques de Racine et de Molière, dont on continue de parler dans ce onzième volume, nous montrent le degré de perfection où le théâtre français est enfin parvenu, soit dans le genre tragique, soit dans le comique. […] De Monsieur, un valet de chambre, Ce grand vendeur de musc et d’ambre, À savoir le sieur Martial, Se voulant montrer jovial, Fit par pure réjouissance, Un festin de rare importance, À douze de ses compagnons ; Illec, on ne vit point d’oignons, Mais des muscades, des eaux d’anges, Des orangers chargés d’oranges, Et de très excellents ragoûts, Qui flairaient mieux que des égouts : Mais la fine galanterie, Que j’eusse cent fois plus chérie, Que les plats les mieux apprêtés, Qu’on y voyait de tous côtés Fut, que douze charmantes filles, Jeunes, riantes et gentilles, Ayant toutes beaucoup d’appas, Vers le déclin dudit repas, D’une façon fort agréable, Servirent le dessert sur table ; Anis, sucres, pommes, biscuit, Bref, chacune porta son fruit ; Après, laquelle gaillardise, Une musique assez exquise, De deux, ou trois, ou quatre chœurs, Ravit les âmes et les cœurs ; Ensuite, on but à tasse pleine, La santé du roi, de la reine*, Et de Monsieur, aussi d’Anjou, De la Cour le charmant bijou. […] Il l’avait fait pour Mme de Nemours, et il était allé le montrer à Mademoiselle, princesse qui se plaisait à ces sortes de petits ouvrages, et qui d’ailleurs considérait fort M. l’abbé Cotin, jusque-là même qu’elle l’honorait du nom de son ami 1. […] Je vous nommerais, si cela était nécessaire, deux ou trois personnes de poids, qui, à leur retour de Paris, après les premières représentations de la comédie des Femmes savantes, racontèrent en province qu’il fut consterné de ce coup, qu’il se regarda, et qu’on le considéra comme frappé de la foudre, qu’il n’osait plus se montrer, que ses amis l’abandonnèrent, qu’ils se firent une honte de convenir qu’ils eussent eu avec lui quelques liaisons, et qu’à l’exemple des courtisans qui tournent le dos à un favori disgracié, ils firent semblant de ne pas connaître cet ancien ministre d’Apollon et des neuf Sœurs, proclamé indigne de sa charge, et livré au bras séculier des satiriques.
Que voudrait, sans cela, dire ce vers qui nous apprend que, pendant les troubles de la Fronde, il montra du courage pour servir son prince ? […] Paris était rempli de jeunes gentilshommes accompagnés de quelque garçon de leur terroir destiné à montrer -que l’on avait des vassaux en province. […] Le soir, il montra son dessin. — Votre ligne d’horizon n’est pas droite, lui dit Desaix. — Ah ! […] Sardou voulant réclamer son escalier et me montrer la rampe de bois sur laquelle s’appuya Corneille. […] Sans atteindre aux chiffres du Mariage forcé, les deux premières recettes de La Princesse d’Élide montrèrent tout de suite ce que pouvait donner la pièce.