Imitons Moliere : tous les héros de ses pieces à caractere ont des caracteres principaux, témoins son Misanthrope, son Imposteur, son Avare, ses Femmes savantes, son Prince jaloux même ; aucun héros de ces différentes comédies n’est caractérisé par des demi-teintes, & des nuances seulement.
S’il n’eût été maître de ses Comédiens, auroit-il pu leur faire jouer le Misanthrope qu’ils trouvoient détestable ?
Rousseau, lui-même, le critique du Misantrope et de l’Alceste du 18e siècle, fut-il plus exempt d’inconséquences et d’écarts que le héros de Molière ; et dans les salons de Mesdames d’Houdetot ou d’Épinai, était-il moins ridicule qu’Alceste aux pieds de Célimène ?