Cette Troupe commença de paroître devant leurs Majestez & toute la Cour le 24 d’Octobre 1658, sur un Theatre dressé exprés dans la salle des Gardes du vieux Louvre, & eut le bonheur de plaire, de sorte que sa Majesté donna ses ordres pour l’établir à Paris. […] Sa Troupe fut arrêtée tout-à-fait au service de sa Majesté l’an 1665, & il continua jusques à sa mort à donner des pieces qui eurent un grand succés.
Il joua en presence de leurs majestés, obtint la permission de s’établir à Paris, & de jouir de la salle des gardes dans le vieux louvre.
En l’un des bouts de la salle, directement opposé au dais de Leurs Majestés, est élevé un théâtre de six pieds de hauteur, de huit toises de largeur et de profondeur. » Telle était la scène où la comédie française allait prendre son vigoureux essor. […] Bazin, qu’il y aurait là le sujet d’un tableau qui vaudrait bien celui qu’on a fait des derniers moments du cardinal. » Sa Majesté ou plutôt Mazarin gratifia la troupe de trois mille livres ; ce fut peut-être aussi dans cette occasion que Molière obtint la salle abandonnée du Palais-Royal. […] Sa Majesté gratifia la troupe de 3000 livres. […] Lorsque la toile fut levée, Molière parut sur la scène en habit de ville et, s’adressant au roi avec le visage d’un homme surpris, fit ses excuses en désordre sur ce qu’il se trouvait là seul et manquait de temps et d’acteurs pour donner à Sa Majesté le divertissement qu’elle semblait attendre. […] Le roi, qui vit Molière le même jour, apprit la chose avec indignation et la marqua au duc, qui apprit à ses dépens combien Molière était dans les bonnes grâces de Sa Majesté.