/ 192
91. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Ceci nous confirme bien dans la pensée qu’il est juste et sage d’indiquer les sources où l’on puise. […] La beauté et l’humeur avenante de sa femme lui avaient procuré une juste mais malheureuse célébrité. […] Ce n’est point à un aussi pitoyable motif qu’il faut attribuer de si justes attaques. […] Ce raisonnement, qui, appliqué à d’autres sciences, pourrait se trouver juste, ne saurait l’être pour la médecine. […] Honteux du rôle qu’il avait joué, celui-ci essaya de redevenir juste envers l’auteur, s’il s’était montré ingrat envers l’homme.

92. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

À ce Plaute rené, à ce nouveau Térence, La trouve-t-on si loin, ou de l’indifférence, Ou du juste mépris des savants d’aujourd’hui ? […] Riccoboni, dans ses Observations sur la comédie et sur le génie de Molière, détaille avec une grande connaissance du théâtre, et beaucoup de goût, les beautés de la comédie de L’École des maris ; ensuite il joint au juste éloge de cette pièce les remarques suivantes. […] Dans Boccace, elle ne court aucun risque en mettant le confesseur dans sa confidence ; c’est l’homme du monde le plus aisé à tromper, dès que la fourberie se couvre du voile de la religion : au lieu que dans Molière, la jeune fille, qui ne peut avoir d’entretien qu’avec son tuteur, s’expose à mille inconvénients pour se tirer de la situation où elle est ; et toutes les démarches qu’elle fait dans cette vue deviennent, pour ainsi dire, autant de coups de théâtre ou de situations neuves, amenées, intéressantes, et d’où sort enfin un dénouement aussi juste qu’admirable. […] Le défaut des Espagnols est de ne se contenter jamais de la juste mesure d’une action ou d’une situation ; Molière, qui connaissait ce faible, trouva qu’il y avait, dans la scène dont nous parlons, deux surprises de théâtre, et, jugeant qu’il ne fallait n’en laisser dominer qu’une, il affaiblit la première, pour rendre la seconde et plus vive et plus frappante ; il augmenta dans celle-ci l’intérêt du spectateur, en le faisant jouir du plaisir de voir le prince l’emporter par la ruse sur la princesse ; on sait qu’elle n’a d’autre dessein que de découvrir les véritables sentiments du prince, pour ne lui faire ensuite éprouver que des dédains, et le traiter comme ses autres amants ; d’un autre côté, on voit que le prince n’a d’autre intention que de la toucher et de lui inspirer de l’amour ; dans cette situation, la princesse fait une fausse confidence de l’état de son cœur, et feint d’être sensible à l’amour d’un de ses amants. […] …………………………………………………………… Certes tous les grands et les grandes, Dont les oreilles sont friandes, De doux et de justes accords, Doivent voir ces trois petits corps, Et leur épinette enchantée, Digne d’être à jamais vantée.

93. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Suivant les commentateurs et les biographes, il se peignait lui-même dans cette pièce sous les traits de Cléante, l’homme bon, juste, tolérant, le « dévot de cœur » qui connaîtra vraie religion, qui pratique la vraie morale. […] Très bien ; c’est juste le langage de Bourdaloue. […] La platitude du style ne permet pas de soupçonner que Molière y ait mis la main, mais la pensée en est juste et adroite. […] Je ne veux pas être complaisant pour le crime, je cherche à n’être que juste envers l’imperfection. […] Dans le second placet, Louis XIV est lasource de la puissance et de l’autorité le juste dispensateur des ordres absolus, le souverain juge et le maître de toutes choses.

/ 192