Le Malade imaginaire, le Bourgeois Gentilhomme, ne sont certainement pas les meilleures productions de leur Auteur ; cependant, lorsque les comédiens ont repris ces deux pieces, après les avoir oubliées quelque temps, ne leur ont-elles pas rapporté beaucoup d’argent ?
A la place de ces traits mâles, vrais, vigoureux, qui démasquent le cœur humain, qui agrandissent l’ame, qui nous initient dans la connoissance si nécessaire de nous-mêmes, qui nous développent enfin la nature, nous substituons hardiment des colifichets, des enluminures, des situations traînées dans les plus misérables romans, des pieces qui ne décelent pas la moindre connoissance du cœur humain, & qui annonceroient aussi peu d’imagination si elles n’étoient remplies de caracteres imaginaires.
Du Parc contribua beaucoup au succès général de l’entreprise, mais particulièrement à celui du Dépit amoureux, seconde comédie de Molière, dans laquelle il jouait sous son nom de théâtre, et qu’il faut lire pour connaître le caractère du genre adopté par du Parc ; caractère soutenu, mais moins développé dans Le Cocu imaginaire. […] Sous les traits de Célimène du Misanthrope, d’Elmire du Tartuffe, de Lucile du Bourgeois gentilhomme, d’Angélique du Malade imaginaire, de La Princesse d’Élide, etc., elle contribua au succès des ouvrages de Molière ; et, dans Le Parisien de Champmeslé, on la vit jouer admirablement, et avec la plus grande finesse, un rôle écrit tout entier en italien.