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151. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

Homme inimitable, et à qui la comédie doit autant que la tragédie à M.  […] Jamais homme ne s’est si bien su servir de l’occasion ; jamais homme n’a su si naturellement décrire ni représenter les actions humaines, et jamais homme n’a su si bien faire son profit des conseils d’autrui. » Il nous paraît superflu de faire remarquer au lecteur toute la malignité et la calomnie qui règne dans ce passage de M. de Visé. Cet auteur était ennemi secret des grands hommes de son siècle, et jamais il n’a parlé de Molière, de MM.  […] Il disait que la nature semblait lui avoir révélé tous ses secrets, du moins pour ce qui regarde les mœurs et les caractères des hommes. […] Lélie, en rendant une bourse qu’il a trouvée, en secourant un homme qu’on attaque, fait des actions de générosité plutôt que d’étourderie.

152. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

Il a affaire à un fâcheux, à un homme oisif, qui se retirera à la fin : il l’espere, & il prend patience. […] La Bruyere a raison, & il a vu la chose en grand homme. […] Quel est cet homme-là qui s’est approché si près de notre maison ? […] Sur votre foi & sur votre conscience, cet homme-là vous paroît-il capable d’être usurier ? […] Le pauvre homme a bien de la peine à retenir ses larmes : cela fait pitié !

153. (1716) Projet d’un traité sur la comédie pp. 110-119

Projet d’un traité sur la comédie La Comédie représente les mœurs des hommes dans une condition privée. […] Le Socque est inférieur au Cothurne ; mais certains hommes, dans les moindres conditions, de même que dans les plus hautes, ont par leur naturel un caractère d’arrogance : Iratusque Chremes tumido delitigat ore. […] Qu’y a-t-il de plus ridicule que la peinture d’un roi de Perse, qui marche avec une armée de quarante mille hommes, pour aller sur une montagne d’or satisfaire aux infirmités de la nature. […] Ainsi malgré l’exemple de Plaute, où nous lisons : cedo tertiam, je soutiens contre Molière, qu’un avare, qui n’est point fou, ne va jamais jusqu’à vouloir regarder dans la troisième main de l’homme qu’il soupçonne de l’avoir volé.

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