/ 219
90. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

que l’on écoute le professeur de philosophie lui-même ; qu’on l’écoute… une heure ou deux, et l’on saura… une foule de choses ; l’on saura… « que l’R se prononce en portant le bout de la langue jusqu’au haut du palais ; de sorte qu’étant frôlée par l’air qui sort avec force, elle lui cède, et revient toujours au même endroit, faisant une manière de tremblement : R, RA (13). »— Que si l’on hésite encore à s’écrier avec M. […] et qu’Aristote a bien raison, quand il dit qu’une femme est pire qu’un démon (26). » Et cet autre, que nous a conservé la rare science de Gros-René : La tête d’une femme est comme la girouette Au haut d’une maison, qui tourne an premier vent, C’est pourquoi le cousin Aristote souvent La compare à la mer. […] Car si l’on peut lui reprocher de n’avoir pas même toujours su se maintenir à cette modeste hauteur, et d’être tombé plus bas encore dans telle ou telle scène justement blâmée, — hâtons-nous de le reconnaître, il a voulu, disons mieux, il a dû parfois s’élever plus haut et faire entendre quelques-uns de ces aveux qui suffiront toujours pour lui gagner les sympathies des esprits les plus sévères. — On dirait en effet à certains moments que, fatigué de se traîner toujours dans cette atmosphère plus ou moins énervante de nos instincts et de nos passions, il a senti lui aussi le besoin de prendre son vol vers ces cimes sublimes de la conscience et du devoir, où l’air est toujours pur, et la lumière d’en haut toujours rayonnante. […] Voir plus haut le mot de Molière que nous citons.

91. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Molière continua de donner plusieurs pièces de théâtres, tant pour les plaisirs du roi que pour les divertissements du public, et s’acquit par là cette haute réputation qui doit éterniser sa mémoire. […] Dans L’Étourdi, dans L’École des maris, et dans Le Malade imaginaire, des amants qui ne peuvent s’expliquer autrement déclarent tout haut leur passion à l’objet aimé, en présence même des personnes à qui ils ont intérêt de cacher leurs sentiments. […] Molière n’aurait plus joué que dans les rôles de haut comique, mais sa mort précipitée le priva d’une place bien méritée, et l’Académie, d’un sujet si digne de la remplira. […] Du haut du plafond pendaient trente-deux chandeliers de cristal, portant chacun dix bougies de cire blanche. […] L’or partout, certes éclatait ; Trois rangs de riches hautes lices, Décoraient ce lieu de délices, Aussi haut, sans comparaison, Que la vaste et grande cloison, De l’église de Notre-Dame, Où l’on chante en si bonne gamme.

92. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

Ces entrées ont des deux côtés des colonnes sur des piédestaux, et des pilastres carrés, élevés à la hauteur du théâtre : on monte ensuite sur un haut dais, réservé pour les places des personnes royales, et de ce qu’il y a de plus considérable à la Cour. Cet espace est bordé d’une balustrade par-devant, et de degrés en amphithéâtre tout à l’entour : des colonnes, posées sur le haut de ces degrés, soutiennent des galeries sur lesquelles, entre les colonnes, on a placé des balcons qui sont ornés, ainsi que le plafond, et tout ce qui paraît dans la salle, de tout ce que l’architecture, la sculpture, la peinture et la dorure ont de plus beau, de plus riche et de plus éclatant. » Cette salle ne servit qu’aux représentations que le roi fit faire de la tragi-comédie de Psyché, après lesquelles elle fut abandonnée jusqu’en 1716, qu’on l’a raccommoda pour les ballets qui y furent exécutés. […] Térence se retrouverait encore dans la scène où Argante raisonne tout haut, tandis que Scapin répond sans être vu ni entendu d’Argante pour instruire le spectateur de la fourberie qu’il médite. […] L’entêtement de Philaminte, et la haute idée qu’elle a conçue des talents et de l’esprit de Trissotin, font le nœud de la pièce ; un sonnet et un madrigal, que ce prétendu bel esprit récite avec emphase dans la scène cinquième du troisième acte, la confirment dans la résolution qu’elle avait déjà prise de marier au plus tôt Henriette avec l’homme du monde qu’elle estime le plus. […] « [*] Le Malade imaginaire… c’est une de ces farces de Molière, dans laquelle on trouve beaucoup de scènes dignes de la haute comédie.

/ 219