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153. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Neanmoins il fallut bien s’appaiser, il n’y avoit point de remede ; & la raison fit entendre à la Bejart, que le plus grand bonheur qui pût arriver à sa fille, étoit d’avoir épousé Moliere, qui perdit par ce mariage tout l’agrément que son merite & sa fortune pouvoient lui procurer, s’il avoit été assez Philosophe pour se passer d’une femme. […] Ils regardoient tous ce bon accueil, comme la fortune de Baron ; qui ne fut pas plûtôt arrivé chez Moliere, que celui-ci commença par envoyer chercher son Tailleur, pour le faire habiller, (car il étoit en très-mauvais état) & il recommanda au Tailleur que l’habit fût très-propre, complet, & fait dés le lendemain matin. […] La Satire où se trouvent ces deux vers fut composée en 1660 & l’on sait que le Pédant devenu Duc & Pair étoit l’Abbé de la Riviere, Louis Barbier, Evêque de Langres Duc & Pair de France qui avoit été Regent au College du Plessis & qui étant entré au service de Gaston Duc d’Orleans fit une fortune très-rapide.

154. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Mais à l’époque de Molière, ce ridicule existait beaucoup moins dans les maisons bourgeoises que dans la haute aristocratie, où il n’était pas aussi ridicule, puisque le rang et la fortune laissent un loisir dont il semble que les dames elles-mêmes ne sauraient faire un meilleur usage qu’en s’instruisant. […] Jean Poquelin n’avait jamais pardonné à un fils qui « pouvait vivre honorablement dans le monde », d’avoir quitté son nom et sa profession de tapissier pour se jeter sur le théâtre, et quand Molière voulut plus tard, avec la fortune princière qu’il avait acquise, donner quelque secours à son père dans le besoin, le vieillard rejeta ses offres, et réduisit ce fils, qu’il appelait amèrement monsieur Molière, à lui venir en aide sous le nom du physicien Rohault son ami462.

155. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

Son esclave Massénion lui dit que la chose n’a rien de surprenant, parceque les courtisannes envoient ordinairement au port des émissaires pour s’informer du nom, de l’histoire, de la fortune de toutes les personnes qui arrivent, & les faire tomber ensuite plus aisément dans leurs filets.

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