L’actrice qui excellait à l’exprimer sur la scène, et qui passait même pour l’inspirer à l’auteur, était la Champmeslé, comédienne excellente, mais courtisane dangereuse qui avait séduit le jeune Sévigné, dont elle dérangeait la fortune, en donnant des soupers où Racine et Boileau se trouvaient.
Quelques-unes, jusqu’alors inédites, ayant été insérées dans l’édition de 1866, les critiques littéraires, mis en goût ; en recherchèrent d’autres dont ils passent orner leurs comptes rendus ; et Prévost-Paradol mit la main par fortune sur un recueil du XVIII siècle, qui en contenait une, adressée à Santeuil, le chanoine poète, ami de La Bruyère et, comme lui, commensal du prince de Condé. […] Ajoutez un égoïsme prodigieux, que la fortune encourageait : la chance de M. de Montausier était proverbiale, et ce n’est pas lui qui eût perdu n’importe quel procès. — Décidément ce bel esprit, cet amoureux transi, qui fit treize ans la cour à sa femme, ce courtisan heureux, ce complaisant, — fi !
C’était lui que Molière montrait « par l’exemple d’une affaire domestique, passant à s’ingérer dans les affaires les plus secrètes et les plus familières des familles » et mettant en usage les adresses d’Escobar pour capter la fortune de son hôte et caresser dévotement sa femme. […] Dans un joli morceau qui a fait fortune, Gautier nous le représente « agréable de sa personne, le teint frais, l’oreille rouge, les mains belles et grasses, avec un petit commencement d’embonpoint dévot.