Je considère comme probable qu’il lui en lut au moins la fin ; et cela expliquerait la permission verbale que donna le maître, un jour de libéralité ou de dépit contre les dévots, qui, à sa barbe et dans sa cour, faisaient poser des grilles aux fenêtres des filles d’honneur. […] Il y a un fils, cela est fâcheux ; mais un fils petit-maître, vif, éventé, qui donne dans le monde et la dépense ; on en viendra à bout ; la fille est discrète et parle doux ; une fille suivante, bien en point, la gouverne ; un certain beau-frère, qui tranche du prud’homme, est peut-être à considérer ; mais on aura contre lui, pour alliée fidèle, la grand’mère, une bourgeoise du bon temps, brusque et grouillante, dévote à souhait, parlant ferme et tout son soûl, reprenant, grondant, la tête près des coiffes et la main haute. […] La fille est un mouton qui attendrirait le boucher ; la belle-mère — car ce foyer est si uni, ces braves gens sont si affectionnés les uns aux autres, que la famille a résisté à ce dissolvant terrible : la belle-mère ! […] Et voilà que la grand’mère rabroue et gronde, qu’on voudrait, si cela se pouvait, réduire Dorine au silence, que l’amoureux est évincé, que la fille se désespère, que le fils est déshérité, que la ruine et le déshonneur menacent. […] Point du tout ; c’est la règle du détachement absolu, qui envoie les saints au désert et les filles au cloître.
La proposition faite à l’Avare d’épouser sa fille sans dot, l’enlèvement de la cadette, le désespoir du vieillard volé, sa méprise à l’égard de l’amant de sa fille, qu’il croit être le voleur de son trésor, l’équivoque de sa cassette, sont les traits principaux que Molière a puisés dans Plaute. […] Plaute avait imaginé le premier de faire en même temps voler la cassette de l’Avare, et séduire sa fille ; c’est de lui qu’est toute l’invention de la scène du jeune homme qui vient avouer le rapt, et que l’Avare prend pour le voleur ; mais on ose dire que Plaute n’a point assez profité de cette situation, il ne l’a inventée que pour la manquer ; que l’on en juge par ce trait seul : l’amant de la fille ne paraît que dans cette scène, il vient sans être annoncé ni préparé, et la fille elle-même n’y paraît point du tout. […] Mlle Poisson, fille de Du Croisy, comédien de la troupe de Molière (actuellement vivante en 1747), elle a joué le rôle d’une des Grâces, dans Psyché, en 1671. […] On disait que Molière, qui était amoureux de Mlle Béjart, avait épousé sa propre fille, mais elle était née en Languedoc avant qu’il eût fait connaissance avec sa mère. D’ailleurs Grimarest assure qu’elle était fille d’un gentilhomme d’Avignon, nommé Modène.
sont toute une famille de Centaures, père, mère, fils et fille. […] « Après une suite d’aventures compliquées et romanesques, les deux Centaures, père et mère, qui combattaient pour recouvrer la couronne de l’île de Chypre, se tuent de désespoir, et la petite Centauresse, leur fille, monte sur le trône, ce qui devait lui être (qu’on nous permette de le dire) plus aisé que de s’y asseoir.