Depuis assez longtemps de drames abreuvée, Je vivais de mes pleurs ; rien n’est moins étonnant, J’avais perdu mon père ; il revient maintenant, Et bientôt avec lui ma gaîté naturelle.
Quand vous avez écrit, comme philosophe hégélien, une Méditation sur le drame comique, vos premières et vos dernières lignes ont clairement eu pour but de rassurer sur le compte de votre orthodoxie nos esprits qui prenaient l’alarme ; ce but, elles l’ont atteint, bien qu’assez gauchement, à l’aide de quelques phrases d’ironie qui, sans transition, ont précédé toute une exposition sérieuse, puis d’autres qui lui ont succédé — sans transition.
C’est donc pur contre-sens de la pousser au drame et de donner à Alceste les amertumes tragiques, les fureurs jalouses d’Othello, souffletant Desdémone ou la payant comme une fille avant de l’étouffer. […] Est-ce un mot de drame, ce ouais , ou bien de comédie ? […] Certes, Alceste n’a pas pour ses semblables la haine sauvage de ce Timon d’Athènes, dont Shakespeare a fait un drame, — espèce de monomane qui passe en un clin d’œil, parce qu’on a exploité sa déraisonnable faiblesse, d’une absurde philanthropie à une misanthropie d’anthropophage ; et il n’y a aucune comparaison à faire entre le chef-d’œuvre de Molière et la pièce de Shakespeare, qui est loin d’être une de ses meilleures.