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52. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Ce fut donc en courant, au milieu du bruit et des embarras, dans les hôtelleries, qu’il écrivit l’Étourdi, le Dépit, et vingt autres pièces dont je n’ai point parlé : Les Trois Docteurs rivaux, Le Maître d’École, Gorgibus dans le Sac, Le Médecin volant, Le Grand benêt de fils, Le Docteur amoureux, toutes pièces maintenant perdues ou oubliées, ou devenues très rares. […] Après avoir montré tant de bonne grâce dans le petit discours, Molière fut ravi de paraître sous l’accoutrement du docteur. […] Il trouve les docteurs Marphurius et Pancrace enflammés de colère, hébétés de systèmes, prêts à se déchirer pour des mots ; et l’un d’eux, au lieu de l’écouter, lui soutient qu’il faut dire, non pas la forme, mais la figure d’un chapeau. […] Jourdain, un sage de la terre, un docteur en théologie, l’abbé de Saint-Martin, protonotaire du Saint-Siège, tomber exactement dans le même piège, se laisser recevoir Mandarin et marquis de Miskou, avec mille cérémonies burlesques ? […] Et puis une femme devait-elle avoir, pour la conduire, autre docteur que son mari ?

53. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. » pp. 411-419

  Dans Moliere, Eraste remet Pourceaugnac entre les mains de deux véritables Médecins ; il ajoute par-là un comique infini, puisqu’on rit en même temps de l’embarras du Limousin, & de l’ignorante effronterie avec laquelle les deux Docteurs débitent des raisons pour lui prouver qu’il est malade.

54. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Celui-ci, tout occupé du salut de son âme, croit attirer sur lui les bénédictions du ciel, en introduisant dans sa famille un misérable qui fait le saint homme ; celui-là, ne songeant qu’à la santé de son corps, espère se procurer des secours contre la maladie, et se trouver à la source des consultations, des ordonnances et des remèdes, en se donnant pour gendre un sot que le bonnet seul a fait docteur ; et chacun d’eux, par là, veut sacrifier sa fille à une passion qui se fonde uniquement sur son intérêt personnel. […] Les docteurs si ridicules de l’Amour médecin et de Pourceaugnac, la parodie si plaisante de cette profession dans Le Médecin malgré lui, et les figures grotesques de MM.  […] On ne peut pas douter que la mort de Molière n’ait été envisagée de cette manière par quelques-uns de ses contemporains, médecins on malades superstitieux, quand, dans le siècle suivant, on voit un docteur renommé attacher à cet événement la même idée de châtiment et de fatalité. […] Voyez aussi, reprit le docteur, comme il est mort ! 

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