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30. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. Des Caracteres généraux. » pp. 263-267

Cependant si j’osois risquer mon avis après celui de personnes aussi respectables, je dirois que dans tous les pays, chez tous les peuples, les hommes ont un culte ; qu’on y voit des dévots & des indévots, des crédules à l’excès, & des incrédules ; que les derniers, cherchant à profiter de la crédulité des autres, se couvrent du manteau révéré.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. » pp. 125-143

J’oyois un de ces jours la Messe à deux genoux, Faisant mainte oraison, l’œil au Ciel, les mains jointes, Le cœur ouvert aux pleurs & tout percé de pointes Qu’un dévot repentir élançoit dedans moi, Tremblant des peurs d’enfer, & tout brûlant de foi : Quand un jeune frisé, relevé de moustache, De galoche, de botte & d’un ample panache, Me vint prendre, & me dit, pensant dire un bon mot : Pour un poete du temps vous êtes trop dévot !

32. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Voilà Paris en ébullition, les ennemis sur pied, les dévots en armes, les fanfarons de vertu prêts au combat. […] Les dévots, ne pouvant reprocher à Molière d’avoir flétri l’hypocrisie, se rattrapèrent sur la fameuse scène du pauvre. […] Tant de fiel entre-t-il dans l’âme d’un dévot ? […] Il aurait pu ajouter : d’un dévot et d’un lettré de bas étage. […] Lui aussi, l’auteur d’Élomire hypocondre se mêle d’être dévot et de vouer Molière au bûcher.

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