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108. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

La principale scène, où les deux sœurs se demandent pardon toutes deux et se mettent à genoux l’une devant l’autre, est une copie de la scène des deux vieillards dans le Dépit amoureux de Molière, et le fond de l’intrigue est un déguisement de valet, comme il y en a dans vingt autres pièces.

109. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Les vers suivants, tirés du Dépit amoureux, exposent ce second mode de l’activité intellectuelle quand elle est dirigée par la passion : « Quand l’amour est bien fort, rien ne peut l’arrêter ; ses projets seulement vont à se contenter ; et pourvu qu’il arrive au but qu’il se propose, il croit que tout le reste après est peu de chose. » Ainsi dirigée par les passions, l’intelligence cesse par conséquent d’être un foyer de lumière, un élément de raison, pour devenir un instrument de folie, puisqu’elle ne fait qu’engendrer le délire et que combiner des projets qui aboutissent seulement à contenter les passions. […] Oui, je ne pus souffrir de les voir si bien ensemble, le dépit alluma mes désirs, et je me figurai un plaisir extrême à pouvoir troubler leur intelligence et rompre cet attachement dont la délicatesse de mon cœur se tenait offensée. […] De même que les fous raisonnants, Belise prend pour absolument vraies ses idées délirantes ; comme eux, la contradiction ne fait que l’irriter et la convaincre davantage qu’elle est dans le vrai ; puis, lorsqu’elle n’a plus rien à répondre, elle s’en tire par l’ironie ; et enfin, de dépit et de colère, elle quitte la partie.

110. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Oui, quand je repassais sur sa bouche divine, Dont le vif incarnat tire son origine, Sur sa taille et son teint, sur ses yeux, ces beaux yeux Qui lancent d’un seul trait la flamme en mille lieux ; Quand je représentais à ma vive mémoire L’orgueilleux mouvement de sa gorge d’ivoire, Mais plus, de son esprit les brillantes clartés, Sa voix qui tient les cœurs par l’oreille enchantés ; Que de ses nobles pas la pompeuse justesse Surmonte de Vénus et la grâce et l’adresse ; Lorsque même, pour plaire au grand Dieu des combats, Elle étale en dansant tout ce qu’elle a d’appas2 ; Quand je repensai donc à de si puissants charmes : « Rendons, ma volonté, dépit, rendons les armes !  […] Elle avait raison, mais on eut peur du comédien qui jouait les bretteurs d’après le naturel (La Rapière dans Le Dépit amoureux, le maître d’armes dans Le Bourgeois gentilhomme) et on n’osa pas réduire sa part de moitié. […] Il a créé vingt-deux rôles dans les pièces de Molière, car il était là au Dépit amoureux ; il y était encore au Malade imaginaire.

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