Nous passerons légérement sur un ouvrage que Moliere composa uniquement pour la Cour, qu’il crut ne devoir pas hasarder sur le théâtre de Paris ; & nous ne ferons pas de grandes recherches pour découvrir s’il y a quelque bout de scene, quelque lazzi imité d’un théâtre étranger.
Il composa deux Pièces contre le premier de ces désordres, dont l’une est intitulée : Le Bourgeois Gentilhomme, et l’autre : Le Marquis de Pourceaugnac.
Pour obéir à cet ordre, Molière composa La Comtesse d’Escarbagnas, et une pastorale dont le titre n’a pas même été conservé. […] Quelle que fût, au juste, la distribution du spectacle, on peut dire que Molière en fit seul tous les frais ; car le prologue et tous les intermèdes furent tirés de ses propres pièces, Les Amants magnifiques, Psyché, George Dandin, Le Bourgeois gentilhomme, et cette Pastorale comique qu’il avait composée pour le Ballet des Muses. […] Molière, qui observait leur marche et n’était pas trompé par leur métamorphose, résolut de les attaquer une seconde fois sous leur nouvelle forme ; il composa Les Femmes savantes. […] Quelle différence, en effet, de la publicité des livres les plus répandus, à la publicité des ouvrages dramatiques : l’une, s’adressant à des lecteurs isolés qui ne peuvent se communiquer que de loin à loin leurs froides réflexions ; l’autre, produisant simultanément ses vives et promptes impressions sur un peuple d’auditeurs que paraît animer un seul esprit, et rassemblant mille fois de suite une même foule composée d’individus différents, pour lui faire partager les mêmes émotions, les mêmes sentiments ! […] Notice historique et littéraire sur Le Malade imaginaire Les comédies-ballets, composées par Molière, à l’exception des Fâcheux, la première de toutes, avaient été demandées par Louis XIV lui-même, et représentées d’abord devant lui sur le théâtre de la cour.