Aussi longtemps qu’on verra l’homme consulter son propre intérêt, pour répondre à ceux qui le consultent sur le leur, on se rappellera, on citera le mot : Vous êtes orfèvre, monsieur Josse : c’est dire qu’on ne l’oubliera jamais et qu’on le répétera toujours. […] Jamais pièce, surtout, n’a fourni un plus grand nombre de ces mots naïfs et piquants qui, devenus proverbes, sont des raisonnements, des axiomes, ou des plaisanteries dans la bouche de ceux qui savent les citer à propos.
Bornons-nous à rappeler qu’il vécut si bien en dehors de son siècle, que son siècle ne le comprit point, que son ami Boileau l’oublia absolument, lui et la fable, dans son Art poétique, et qu’enfin Mmede Sévigné elle-même, toujours citée parmi les rares esprits de son temps qui paraissent avoir apprécié le grand poète à sa juste valeur, parle pourtant de ses chefs-d’œuvre comme de bagatelles 3, jolies, il est vrai, mais peu dignes d’occuper des gens nés pour s’occuper de questions infiniment plus graves, comme celle de savoir quel a été le costume de M. d’Hocquincourt à la dernière promotion des chevaliers de l’ordre, ou si Mmede Ventadour aura le tabouret. Autour des trois grands écrivains que nous venons de citer s’en groupent d’autres, bien considérables encore, et qui datent de la même époque : le cardinal de Metz, La Rochefoucauld, Mmede Sévigné.
Par exemple, dans la même piece de George Dandin, & dans la même scene que je viens de citer, le héros dit à M. de Sotenville : Oh bien !