Mais, quoi qu’on y puisse reprendre, cette pièce ne peut être considérée comme un ouvrage médiocre, un ouvrage du second ordre : c’est plutôt ce qu’on pourrait appeler la moitié d’un chef-d’œuvre. […] Molière, dans plusieurs de ses chefs-d’œuvre, a un acte tout épisodique : ici, il en a deux, et ce sont les deux premiers de la pièce. […] Oui, sans doute, l’auteur du Misanthrope est descendu trop au-dessous de lui-même, et a, pour ainsi dire, donné lieu de le méconnaître, lorsqu’il a transporté sur le théâtre illustré par tant de chefs-d’œuvre comiques sortis de ses mains, une bouffonnerie grossière qui avait déjà traîné sur les plus ignobles tréteaux.
Avec le jeune prince de Conti, attentif aux leçons de Gassendi lui-même, il y avait Bernier, qui déjà rêvait de ses grands voyages, et Chapelle, un de ces esprits charmants, très-intelligents, qui font peu de chose, et s’amusent tant, qu’à la fin, ce peu de chose est un chef-d’œuvre. […] Il a fallu plus de génie et de volonté pour arriver à la représentation de Tartuffe, que pour accomplir le chef-d’œuvre. […] Ainsi, le roi ne tenait nul compte des chefs-d’œuvre.
Ce couplet n’est pas un chef-d’œuvre, car Molière, qui connaissait son collaborateur, voulait rester à son niveau. […] Pauvre chef-d’œuvre ! […] C’était une mode de l’avoir ainsi, lisant ou plutôt jouant déjà son chef-d’œuvre, à lui tout seul. […] Qu’ont donc gagné les faux dévots, dans leur croisade impie contre le chef-d’œuvre ? […] Que n’a-t-il pas créé dans ce chef-d’œuvre ?