Les gens qui tenaient au divertissement, qu’ils fussent peuple, bourgeois ou seigneurs, devaient sentir à tout instant qu’il y avait, quelque part, travaillant, de concert et avec suite, à détruire tous les amusemens profanes, des apôtres puritains, autrement déterminés que les lieutenans de police ou les échevins à faire appliquer les ordonnances de Sa Majesté ou les arrêts des Parlemens, autrement acharnés contre les folies du siècle que les évêques et les curés, et ne se résignant pas, comme eux, à d’oratoires et anodines remontrances. […] Il faut d’abord réserver, au moins pour mémoire, la part de ces mécontentemens, dont j’ai parlé plus haut, du monde bourgeois et courtisan. […] Il prouve que « la grimace étudiée des gens de bien à outrance, le zèle contrefait des faux monnayeurs en dévotion, » dont se laissent bonnement éblouir tant d’imbéciles, n’est pas plus propre à couvrir les médiocres intrigues et les grotesques galanteries d’un petit fripon bourgeois, que les gros crimes, de toutes sortes, et l’athéisme, entêté et avoué, d’un scélérat du grand monde. […] Au fond, à son « naturalisme »d’épicurien, ou seulement à son positivisme « gaulois, » à sa défiance des envolées prétentieuses, à son attachement entêté et bourgeois au « bon sens, »toute montre de dévotion, tout prosélytisme des dévots déplaît. […] Donc, dans la campagne qui aboutit, en 1666, à sa disparition, l’effort des « libertins de lettres » contribua, sans nul doute, aidé par l’impatience dépitée des bourgeois ou des courtisans; ce n’est pas toutefois cet effort qui eut à ce résultat la plus grande part.
Il n’y eut guère que les bourgeois et les pauvres qui se rendirent à la Comédie-Française pour écouter Tartuffe et la pièce nouvelle. […] Plusieurs années auparavant, « quelques bourgeois » et lui s’étaient, nous l’avons vu, avisés de jouer la comédie entre compères. […] Pauvre, il avait peine à faire face à ses engagements de vieux et bon bourgeois et de commerçant honnête. […] Jourdain dans Le Bourgeois gentilhomme. […] Loyal dans Tartuffe, le maître d’armes dans Le Bourgeois gentilhomme et Diafoirus père dans Le Malade imaginaire.
Le logement à donner au distributeur des eaux nécessitait, dira-t-on, un extérieur d’habitation ; mais était-il indispensable de lui donner cet aspect ridiculement bourgeois ? […] Il a voulu faire suivre, à chaque face de son édifice, l’alignement des rues : toujours parce qu’il n’a pas su ou n’a pas voulu se pénétrer de l’idée qu’un monument n’est pas un bâtiment bourgeois, et que le mettre en harmonie avec ce qui l’entoure et ce qui sert d’habitation, c’est justement lui ôter son caractère de dignité et de vérité relative.