/ 223
100. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à Moliere, la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &c. » pp. 133-184

Il est ridicule dans la piece de le Sage, ou dans celle de l’Auteur Espagnol, que Don André, muni des ferrements propres à forcer une porte, ait besoin de se faire ouvrir celle de la rue par son valet. […] Bernard a besoin d’un jardinier, & qu’il veut faire peindre les plafonds de sa maison. […] Le Lieutenant Particulier qui, pour les intérêts de son inimitié, avoit besoin de la mort de Pivardie, s’obstine à ne pas vouloir le reconnoître ; il est enfin forcé de se rendre à des preuves convaincantes. […] C’est notre rival, Monsieu le Bailli ; j’en jurerois, moi, en cas de besoin : ça suffira-t-il pour le faire pendre ?

101. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

En effet ce sont des vices qui opèrent dans le sens de l’instinct, conformément à la nature ; ce sont vices qui s’avouent et au besoin dont on se pare. […] Je n’ai pas besoin de dire-que la fin du portrait d’Onuphre est exquise. […] C’est une mondaine qui a juste ce qu’il faut de coquetterie pour avoir un cercle autour d’elle et pour le maintenir, les hommes étant ainsi faits., qu’ils ont besoin, pour rester auprès d’une femme, de se croire chacun le préféré. […] La mondaine, d’abord pour elle et pour son « divertissement », ensuite même pour son salon, a besoin d’un homme qui, par son naturel et par un grain d’âpreté, tranche sur la fadeur générale, le concerté, l’atténué et le gris. […] L’effrayant c’est qu’on ne sait pas si Agnès est bonne et qu’il se peut très bien qu’elle ne le soit pas, la bonté, certes, étant innée, mais ayant besoin aussi d’être acquise, étant naturelle, mais ayant besoin aussi d’être cultivée pour être réellement, et l’éducation qu’a reçue Agnès, en ne développant point la bonté, ayant pu la tuer et ne laisser que les appétits, que l’égoïsme parfaitement féroce de la bonne nature.

102. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

» Tels sont les obstacles, voilà les objections, et il nous eût semblé que nous trahissions un devoir en acceptant ces définitions complaisantes qui font de la comédie un utile enseignement, une leçon éclairée, une morale abondante, en dépit de ses origines : le vice, l’insolence, la violence et le besoin de nuire ! […] Je ne suis guère bien disposé à jouer ma symphonie du dimanche ; j’ai besoin, au contraire, de toutes mes forces et de tout mon courage ma partition m’apparaît confusément dans un nuage gris et froid l’idée est absente, et la parole aussi. […] Je n’ai besoin, cette fois, ni des ophicléides, ni des tambours.

/ 223