Remarquez cependant que de petites choses du bagage ancien, nous sont restées, plus tenaces que la monarchie ! […] D’où il suit qu’il est fort nécessaire de tenir compte aux anciens de leur comédie, et des difficultés qu’elle a rencontrée, en songeant aux difficultés de la comédie aux siècles à venir ! […] Elle était restée en son déclin même, la toute-puissance des maîtres anciens ; elle était la défense et la protection d’un tas de poètes nouveaux qu’elle avait vus enfants, et qui venaient abriter, à cette ombre charmante et féconde, les dernières trahisons de leur esprit. […] De plus anciens que nous, raconteront la vie et le combat de mademoiselle Mars ; nous autres, qui étions plus jeunes qu’elle (aujourd’hui ce n’est pas beaucoup dire), nous l’avons vue à son zénith, et toute parée et toute éclatante des roses de sa couronne épanouie ! […] Elle s’abandonne librement à l’espièglerie de son rôle ; elle est, tour à tour, la fille d’un grand seigneur à l’ancienne marque, et la digne suivante d’une belle dame à la mode des petits appartements !
Madame Béverley la rassure sur ce dernier article, & regrette peu son ancienne fortune pourvu que le Ciel lui conserve son époux : rien ne lui manque dans sa maison quand elle y voit Béverley ; & son fils, obligé de valoir, en vaudra mieux. Jarvis, ancien domestique de la maison, paroît.
Remarquons, en passant, que, par suite de l’ancienne habitude de jouer la pièce en vers, les acteurs ont eu à surmonter, en cette circonstance, une difficulté qui se présente bien rarement ; ils n’ont pas eu seulement, comme toujours, des rôles à composer et à apprendre : ils ont eu, ce qui est peut-être plus difficile, des habitudes à perdre et des rôles à oublier. […] Cette partie du titre ne se trouve pas dans toutes les éditions ; je le donne d’après une fort ancienne que j’ai sous les yeux.