/ 269
119. (1663) Nouvelles nouvelles pp. 210-243

Mais comme il n’était encore ni assez hardi pour entreprendre une satire, ni assez capable pour en venir à bout, il eut recours aux Italiens, ses bons amis, et accommoda les Précieuses au Théâtre Français, qui avaient été jouées sur le leur et qui leur avaient été données par un Abbé des plus galants. […] Et de fait, après que l’on eut joué Les Précieuses, où ils étaient et bien représentés et bien raillés, ils donnèrent eux-mêmes, avec beaucoup d’empressement, à l’Auteur dont je vous entretiens, des mémoires de tout ce qui se passait dans le monde et des portraits de leurs propres défauts et de ceux de leurs meilleurs amis, croyant qu’il y avait de la gloire pour eux que l’on reconnût leurs impertinences dans ses Ouvrages et que l’on dît même qu’il avait voulu parler d’eux. […] Et ce qu’il y a de plus beau dans la dernière est tiré d’un Livre intitulé Les Nuits facétieuses du seigneur Straparole, dans uneHhistoire duquel un Tival vient tous les jours faire confidence à son Ami, sans savoir qu’il est son Rival, des faveurs qu’il obtient de sa Maîtresse, ce qui fait tout le sujet et la beauté de L’École des femmes.

120. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Cinthio, entrant dans les vues de son ami, parla du capitaine à sa sœur qui montra des sentiments favorables. […] Mais, satisfait de la fidélité de Flaminio à sa parole, il renonce à la jeune fille et la cède à son ami. […] Après un certain laps de temps, il revient avec le capitan, son ami, dont il se fait passer pour le valet.

121. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Alceste a raison, quand il veut     qu’on soit sincère, et qu’en homme d’honneur On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur ; quand il déclare que L’ami du genre humain n’est pas du tout son fait, et quand il condamne sans pitié Ce commerce honteux de semblants d’amitié, ces protestations que le monde prodigue au premier faquin, en prostituant cette chose sacrée, l’amitié135. […] Que les vers ne soient point votre éternel emploi : Cultivez vos amis ; soyez homme de foi. […] Molière fut moins sévère que son ami, puisqu’il con¬sentit à prendre Quinault pour collaborateur (Psyché, 1671) ; mais ce fut par nécessité et par ordre, dans des ouvrages auxquels son insouciance l’empêchait d’attacher aucune importance (Voir Le Libraire au Lecteur, au commencement de Psyché). […] Ceci n’est point une invention de Molière : c’est l’exact et affreux récit de la mort de son maître Gassendi en 1656 : « Sentant ses forces anéanties par neuf saignées successives, et se trouvant entouré de ses amis et de plusieurs médecins célèbres, Gassendi demanda timidement s’il ne serait pas à propos de renoncer à la saignée qu’il se croyait incapable de supporter davantage.

/ 269