Il avait un autre ami intime, le physicien Rohault, et à tous deux « il se livrait sans réserve. » Avec les autres, il était « civil et honorable dans toutes ses actions, » dit Chappuzeau, « parfaitement honnête homme, » ajoute La Grange, qui s’y connaissait, « d’une droiture de cœur inviolable, » répète Grimarest, sur le témoignage de Baron. […] Il venait de jeter une pièce de monnaie à un mendiant, lorsqu’il le voit courir après lui et lui présenter un louis d’or en disant qu’il y avait sans doute erreur : « Tiens, mon ami, lui dit-il, en voilà un autre. » Et il ajoutait : « Où la vertu va-t-elle se nicher ! […] « Molière, dit Boileau, lui lisoit quelquefois ses comédies, et assuroit que, lorsque des endroits de plaisanterie ne l’avoient point frappée, il les corrigeoit, parce qu’il avoit plusieurs fois éprouvé, sur son théâtre, que ces endroits n’y réussissoient point ; » et Brossette ajoute qu’elle avait assez de sens littéraire pour ne pas confondre du Brécourt avec du Molière. […] Une dernière cause, toute physique, vint s’ajouter à ces causes morales : il était malade, d’une maladie particulièrement douloureuse, et qui le faisait souffrir à la fois dans son corps et dans son esprit. […] Jusqu’en 1664, où il en remit le soin à La Grange, sans y renoncer tout à fait, il ajoutait cet emploi à tous ceux qu’il remplissait déjà.
Si l’âme ne se fait belle, elle n’aperçoit point la beauté, a dit Plotin ; j’ajoute : Si l’âme ne se fait poétique, elle n’aperçoit point la poésie. […] Non content de la similitude parfaite de deux frères, Shakespeare y a ajouté celle de deux esclaves, et s’il avait voulu que tous les personnages se ressemblassent, son art nous l’eût fait encore accepter. […] Un enfouisseur l’aurait converti en « bons louis d’or et pistoles bien trébuchantes » qu’il aurait ajoutées à son trésor. […] En sorte que le Tartuffe est une satire, entremêlée de sermons et terminée comme un drame moral, à laquelle l’auteur a eu soin d’ajouter un personnage superflu, Dorine, pour avoir au moins un rôle gai, et ne pas faire mentir entièrement le titre de comédie qu’il a donné à son œuvre. […] Je n’ai rien ajouté à ses principes.
C’en est assez pour rendre Molière inexcusable. » Tout ce que Molière a ajouté à l’essence du caractère d’Alceste, à savoir à la misanthropie, il ne l’a ajouté que pour faire rire de lui, « il fallait faire rire le parterre », quelquefois il le montre en sa personnalité essentielle (« Allons, ferme ! […] Ajoutez les circonstances. […] Mais Rousseau a ajouté : « surtout avec un air d’approbation… » C’est ici qu’il touche le point juste et le point délicat. […] Oserais-je ajouter un soupçon qui me vient ? […] Voulez- vous, pour ajouter cette pièce à votre thèse, habiller une de ces forces naturelles en préjugé ?