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109. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Le nez en l’air, en regardant aux fenêtres. […] Horace, après avoir mis les cent pistoles dans sa poche avec un petit air que vous devinez et comme un homme qui se dit : voilà de l’argent qui sera bien employé, se penche sur l’oreille d’Arnolphe et lui raconte la bonne fortune qui vient de lui arriver.

110. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Plus il a la tête couverte de poudre, plus il ressemble aux gens du bel air. […] Le Comte reparoît avec Madame Gasparin : les deux amants esperent qu’il aura fait de la bonne besogne, parcequ’on lui trouve un air riant qui annonce son succès.

111. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

Il a pris chez une paysanne, chargée de famille, une jeune fille qu’il a remarquée dès l’âge de quatre ans pour son air doux et posé. […] Non, d’hiver, cela donne un air plus convenable ; Non, d’été, c’est plus jeune et c’est moins apprêté. […] Accoutumez-la à l’application, au travail domestique, aux détails du ménage, afin qu’elle soit en état d’élever des enfants avec autorité et prudence dans la crainte de Dieu. » Ailleurs il développe sa pensée dans un passage que je rapporterai tout entier parce qu’il prête une force singulière aux observations que j’ai présentées plus haut : « Si une fille doit vivre à la campagne, de bonne heure tournez son esprit aux occupations qu’elle y doit avoir, et ne lui laissez point goûter les amusements de la ville… Si elle est d’une condition médiocre de la ville, ne lui faites point voir des gens de la cour : ce commerce ne servirait qu’à lui faire prendre un air ridicule et disproportionné… Formez son esprit pour les choses qu’elle doit faire toute sa vie ; apprenez-lui l’économie d’une maison bourgeoise, les soins qu’il faut avoir pour les revenus de la campagne, pour les rentes et pour les maisons qui sont les revenus de la ville… et enfin le détail des autres occupations d’affaires ou de commerce dans lequel vous prévoyez qu’elle devra entrer, quand elle sera mariée. » Ces occupations, c’est le vrai rôle et la dignité de la femme ; car, selon le même Fénelon « il faut un génie bien plus élevé et plus étendu pour s’instruire de tous les arts qui ont rapport à l’économie… que pour jouer, discourir sur des modes, et s’exercer à de petites gentillesses de conversation. » C’est aussi son vrai bonheur, et je ne vois pas sans regret que beaucoup de femmes soient devenues par leur faute, comme des étrangères dans leur famille, ignorantes des affaires du mari, qu’elles ne connaissent souvent que par leur ruine, une sorte d’objet de luxe qu’il entretient à grands frais, et qu’il montre, mais auquel il ne tient que par vanité.

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