La lettre finissoit ainsi : « Conservez-vous pour Lucile. » Un jeune Acteur, nommé Desforges, & présentement en province, a long-temps lu dans les sociétés de Paris une piece47 bien ressemblante aux Fausses Infidélités.
Je n’ai pu me procurer la comédie italienne, parcequ’elle est fort rare, on en verra la raison dans l’article du Bourgeois Gentilhomme ; mais j’ai parlé à plusieurs acteurs qui la connoissent parfaitement, qui l’ont même représentée.
Il avait usé de sa première jeunesse, comme tous les habiles gens qui savent en jouir, au hasard ; il s’était abandonné en poète, à ce ravissant métier de l’acteur comique, quand il est jeune, quand il est beau, quand il est entouré de sincères et vaillants camarades, qu’il se sent du feu à la tête et du courage au cœur. […] C’était, sans contredit, une femme d’un rare esprit, studieuse, intelligente, active, très versée en tous les secrets de son art ; le théâtre était sa patrie, il avait été son berceau, et cependant jamais la popularité n’est arrivée jusqu’à cette aimable actrice. […] Chacun de ces rôles est tracé de la main du maître, et chaque rôle a son prix ; donc pas de dispute entre les acteurs, à qui jouera ceci et ne jouera pas cela ! […] Vous savez, et les races futures le sauront, si les principaux acteurs de cette petite comédie ont eu à subir des fortunes bien diverses. […] Au contraire, dans tout le cours de la pièce, acteurs et spectateurs rendent hommage à cette grande loyauté, à cet inaltérable dévouement, à ces vives sympathies pour tout ce qui est noble et généreux ; le plus vertueux seigneur de la cour de Louis XIV, le duc de Montausier, s’écrie avec orgueil en parlant d’Alceste : — Plût à Dieu que ce fût moi que Molière eût désigné !