Je passe rapidement sur ses premières pièces : l’Etourdi, le Dépit Amoureux, les Précieuses ridicules, Sganarelle, l’Ecole des Maris. […] Première épreuve ou premier crayon d’Arnolphe, ce Sganarelle n’en diffère que pour être traité moins sérieusement, dans le goût de Scarron, si je puis ainsi dire, plutôt que dans le grand goût de Molière.
Les siècles ont transformé la société, ils ont enseveli les pompes fastueuses de Versailles; il n’y a plus ni roi, ni cour; mais l’homme n’a point changé; nos travers ont pris un autre nom, un autre habit sans rien perdre de leur nature, et en riant des Sganarelle, des Géronte, des Trissotin, des Purgon, des Orgon, de M.
Le mot revient fort souvent dans Sganarelle, comme dans L’École des femmes. […] Il n’y avait pas tant de peine à se donner autour de Sganarelle. […] Sganarelle n’est pas un chef-d’œuvre de cet ordre. […] Molière a écrit des morceaux plus achevés que le monologue de Sganarelle ; il n’y en a pas d’un fil plus vigoureux, d’une facture plus puissante, d’une sonorité plus superbe. […] Quand l’athée discute avec Sganarelle, et lui expose son élégant scepticisme, il donne de vraies, bonnes et solides raisons.