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180. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Enfin, il oppose à l’orgueilleuse et pédante Armande l’aimable Henriette, exempte de cette vanité si commune aux jeunes filles; qui, pour n’être recherchée de Clitandre qu’au refus de sa sœur, ne l’en estime pas moins; dont l’esprit judicieux se montre dans ses actions comme dans ses paroles, et particulièrement à la fin de la pièce, lorsque, dupe du stratagème employé pour dessiller les yeux de sa mère au sujet de Trissotin, elle croit à la ruine de sa famille et ne veut plus épouser son amant. […] La scène où Clitandre prend congé d’Angélique, après avoir passé une partie de la nuit chez elle en l’absence de son mari, est sans doute d’une grande inconvenance; mais enfin elle a pour but de rendre plus complète la punition d’un paysan assez sot, assez vain pour s’être mis en tête d’épouser, sans même la consulter, ce que l’on appelait autrefois une demoiselle. […] Mais, dira-t-on, au dénouement, lorsque les marquis et la prude Arsinoé ont dévoilé l’odieux manège de Célimène, et qu’ils se sont retirés après l’avoir accablée de leurs traits satiriques et de leurs mépris ; dans cette scène, où la coquette immobile, interdite, est demeurée là, les yeux baissés, humiliée et confuse, l’action d’Alceste qui, malgré cet éclat, lui pardonne et lui fait offre encore de l’épouser, n’a-t-elle pas quelque chose de noble, de généreux et de touchant ?

181. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Est-ce parce que le héros de cette tragédie tue son excellente femme, par un point d’honneur qui consiste à vouloir épouser une princesse du sang royal, dont il n’est pas amoureux, afin de devenir le gendre du roi ? […] Quand il aime Éliante qui préfère Alceste, et qu’Alceste un jour peut épouser, il se propose avec une délicatesse et une dignité entière, sans s’abaisser, sans récriminer, sans faire tort à lui-même ou à son ami.

182.

Rêvait-il d’épouser sa fille ? […] Les conseils et les blâmes de ses parents, mécontents de ce choix, n’ayant fait que la confirmer dans son dessein de l’épouser, ceux-ci demandèrent avis à Gélasire35, qui leur conseilla de susciter un rival à Scaratide : tel était le nom de l’amant d’Aurélie. […] Sa fille (c’est-à-dire la sœur de celui-ci), nommée Gillon, épousa, en février 1660, Jean Guillaume, sieur de la Grange et de Rochebrune, fils du président des trésoriers de France de Limousin, qui eut la survivance de la charge de son père42. » Outre sa collection de cartes et plans, M. de Tralage avait formé, sans beaucoup de goût ni de critique, des recueils de pièces plus ou moins intéressantes ; c’est dans ces papiers qu’étaient dispersés, sans ordre, les notes, les copies, en un mot les documents souvent discutables désignés sous le nom impropre de Mémoires, ou encore de Manuscrits de Tralage. — La parenté de ce collectionneur avec M. de La Reynie a une grande importance, parce que, pour certains faits, certaines opinions qu’il avance lui-même, sinon pour les copies qu’il fournit, nous y voyons une garantie qu’il a pu être bien renseigné.

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