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151. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Si on l’écoutait, il faudrait ne recevoir personne, il est jaloux de tout l’univers ; Clitandre est un homme à ménager, Célimène a besoin de lui pour son procès, car elle a un procès aussi (oh ! […] N’est-ce pas m’outrager que d’écouter leur voix ?

152. (1884) Tartuffe pp. 2-78

On sent d’ailleurs que le prince les a fort aimés, ces spectacles qu’il condamne, et, pour tout dire, aimés sans grand discernement ; car il affirme que l’amour, avec toutes ses langueurs, ses passions et ses délicatesses, est tout ce qu’on cherche dans les tragédies ; qu’on n’écoute pas le reste ; que dans le Cid, le récit de la bataille est fort ennuyeux ; que dans Cinna on n’admire pas la clémence d’Auguste, mais les tendres choses que Cinna dit à Émilie, etc., etc. […] — il ne réfléchit pas au ridicule que l’aventure va jeter sur son père ; il n’y voit qu’une occasion de se débarrasser de Tartuffe ; il ne veut pas écouter Elmire, il est au comble de la joie ; il veut se satisfaire et régale son père de la nouvelle toute fraîche.

153. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Pour écrire de génie dans la comédie, il faut savoir écouter ses originaux, saisir au passage leurs paroles toutes chaudes, et les fixer sur le papier. […] Emportés par une action, ils n’ont pas le temps de s’écouter parler ; ils ne parlent que pour attaquer ou se défendre ; et ce feu d’esprit de la conversation oisive, où l’on n’a d’autre objet que de plaire en pariant, et de laisser à l’interlocuteur quelque impression de son mérite, n’est pas plus d’usage dans cette comédie que dans la vie dont elle est l’image.

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