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122. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VI. Les Femmes. » pp. 103-120

Quand le fils d’Orgon, outré de tant de scélératesse et emporté par la fougue de son âge, veut tout révéler au père, elle dit : Non, Damis ; il suffit qu’il se rende plus sage, Et tâche à mériter la grâce où je m’engage.

123. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Voulant être distinguée du roi, lui être agréable, parce qu’elle l’aimait, mais voulant son estime et conserver le respect d’elle-même, pouvait-elle employer des moyens à l’usage des femmes ordinaires, mettre en pratique cet art de plaire, cet art de la cour, qui comprend l’art de nuire à tout ce qui n’est pas soi ; à intriguer contre une favorite a qui et le doit sa place ; à lui tendre des pièges, à lui opposer d’autres femmes dont elle pourra avoir bon marché, à rechercher les occasions de s’introduire près du maître, de surprendre ses regards, de les attirer par des soins et des parures qui déguisent son âge ; à se faire vanter, célébrer par des prôneurs ; à se distinguer tantôt par la finesse de la louange, tantôt par son enthousiasme, toujours par l’à-propos ; à rappeler d’une dis tract ion, à faire revenir d’un caprice par des bouderies, par des querelles, par des minauderies ; en un mot, à pratiquer le manège d’une coquetterie subalterne ?

124. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Aîné de dix enfants, le jeune Poquelin fut dès son bas âge destiné au métier des siens. […] Béjart le jeune, qui passe pour être monté sur la scène avant l’âge de quinze ans, jouait dans la comédie les pères et les seconds valets, et dans la tragédie, les troisièmes et quatrièmes rôles. […] Il était donc précieux pour Molière de le voir unir ses applaudissements à ceux du parterre et de Louis XIV, et de recevoir de lui les stances suivantes, qui, si elles n’ajoutent rien à la réputation de leur auteur comme poète, lui assuraient dès lors celle de juge éclairé : En vain mille jaloux esprits, Molière, osent avec mépris Censurer ton plus bel ouvrage ; Sa charmante naïveté S’en va pour jamais d’âge en âge Divertir la postérité. […] La nature lui accorda le don de conserver un air de jeunesse jusque dans un âge fort avancé. […] Tel enfin est ce rare ouvrage Qu’il ne se sent point de son âge, Et que d’un roi des plus mal nés, D’un héros qui saigne du nez, Il a fait, malgré les critiques, Le plus beau de ses dramatiques.

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