D’un autre côté, Dona Luisa a découvert que Don Juan rend des soins à Léonor, elle en est jalouse, elle entre chez cette derniere pour lui faire des reproches.
Il est touché de ses charmes & de sa jeunesse ; il la prie de ne le pas regarder, parcequ’il n’auroit jamais le courage de la faire mourir : il finit par tuer un mouton dont il porte le cœur à son maître, en lui disant que c’est celui de la Princesse, & en faisant bée : ce qui rend la chose burlesquement touchante.
Voici qui la rend un peu plus difficile encore. […] Et pour abréger, sa pensée à ce sujet me parait être parfaitement rendue dans ce passage que Molière appliquait à la mode, et que j’applique à la morale : Toujours au plus grand nombre on doit s’accommoder, Et jamais il ne faut se faire regarder. […] L’humanité a pu le rendre triste, amèrement triste, et il a pu le lui dire dans un reproche immortel… Mais même alors il ne saurait désespérer d’elle et la maudire.
Pour le rendre parfait, N’est-il pas vrai ?
Que pouvaient sur elles ces tableaux satiriques qui représentaient des habitudes misérables auxquelles elles étaient absolument étrangères, l’affectation dont elles étaient exemptes, et que leur excellent ton rendait si clinquante par le contraste ?
Dans l’épitre à Racine, il se demande : Et qui, voyant un jour la douleur vertueuse De Phèdre, malgré soi perfide, incestueuse, Ne bénira d’abord le siècle fortuné Qui, rendu plus fameux par tes illustres veilles, Vit naître sous ta main ces pompeuses merveilles ? […] Cette circonstance rend assez difficile de deviner qu’elle est la belle à qui Boileau en voulait ; dans un espace de seize années, il se rencontre bien des contemporaines entre lesquelles Boileau a pu choisir.
L’auteur, dit encore Patru, a mêlé ces histoires de fictions pour les rendre plus agréables, et les a, pour ainsi dire, romancées.
La qualification de naïf, que Corneille donne au style de ses interlocuteurs, style fort différent de celui des personnages de Molière, qui est aussi estimé naïf, m’a paru rendre nécessaires quelques observations sur la naïveté.
Si des défauts puissants que je frappais au cœur, Votre art désespérait de se rendre vainqueur, Pour voir par la raison l’imposture abattue, Relisez mon Tartufe au pied de ma statue.
Savez-vous que je ménage prodigieusement votre délicatesse : avec plus d’expérience vous me rendriez plus de justice ; je vous jure qu’on ne s’est jamais acquitté si facilement envers moi.
Les Fedeli se rendirent à son invitation ; ils vinrent à Paris et y demeurèrent jusqu’en 1618, jouant soit à la cour, soit, d’accord avec les comédiens français, sur le théâtre de l’Hôtel de Bourgogne.
Si Alcmène parle une langue moins pure qu’Elmire, si Cléanthis ne rend pas sa pensée avec la même franchise, la même simplicité que Dorine, il faut nous en prendre à la double profession de l’auteur.
Au bord d’une terrasse un grand fossé plein d’eau, Net, profond, poissonneux, entoure le château, Pour rendre ce lieu sûr contre les escalades ; Et l’appui d’alentour ce sont des balustrades. […] Mais je suis trop avant pour reculer arriere ; C’est affaire en tout cas à rendre la rapiere.
J’ai le bien d’être de vos voisins, Et j’en dois rendre grace à mes heureux destins. […] signifioit je parviendrai à lier fortement toutes les parties de mes drames à l’action principale, à rendre tous mes personnages si nécessaires, qu’on ne puisse pas les accuser d’être épisodiques, & de n’être amenés sur la scene que pour faire briller le principal ; à unir si bien mes plus petits ressorts au ressort principal, qu’ils concourent ensemble à un dénouement qui satisfasse le spectateur sur le sort des principaux personnages, & non sur celui des subalternes : enfin je parviendrai à faire des pieces plus propres à être jouées sur un Théâtre qu’à être lues dans une Académie.
Les suppôts d’Esculape veulent absolument le rendre sain d’esprit & de corps, ils le régalent en conséquence d’un déluge de lavements.
Ce qui le rend plus compréhensible, c’est que la cour donna hautement son approbation à la pièce : la cour, dis-je, toute la cour.
C’est sans doute sa propre opinion qu’il exprime, lorsqu’il met dans la bouche de Dorante1 ce parallèle de la tragédie et de la comédie : « Je trouve qu’il est bien plus aisé de se guinder sur de grands sentiments, de braver en vers la fortune, accuser les destins et dire des injures aux dieux, que d’entrer comme il faut dans les ridicules des hommes, et de rendre agréablement sur le théâtre les défauts de tout le monde. […] Le fond de la misanthropie est un orgueil tyrannique qui n’exclut pas la probité, mais qui la rend insociable : c’est là seulement ce que Molière attaque par le ridicule.
Et qui voyant un jour la douleur vertueuse De Phèdre malgré soi perfide, incestueuse, D’un si noble travail justement étonné, Ne bénira d’abord le siècle fortuné Qui rendu plus fameux par tes illustres veilles Vit naître sous ta main ces pompeuses merveilles ?
Non ; le public aussi joue son rôle dans l’administration de la justice, qui ne saurait être ténébreusement rendue, et qui veut que chacun puisse écouter ses arrêts.
Un époux si extraordinaire auroit pu lui donner des remords, & la rendre sage : sa bonté fit un effet tout contraire ; & la peur, qu’elle eut de ne pas retrouver une si belle occasion de s’en separer, lui fit prendre un ton fort haut, lui disant qu’elle voyoit bien par qui ces faussetez lui étoient inspirées ; qu’elle étoit rebutée de se voir tous les jours accusée d’une chose dont elle étoit innocente ; qu’il n’avoit qu’à prendre des mesures pour une separation, & qu’elle ne pouvoit plus souffrir un homme, qui avoit toûjours conservé des liaisons particulieres avec la de Brie13, qui demeuroit dans leur maison, & qui n’en étoit point sortie depuis leur mariage. […] Il parle ainsi dans une Préface où il rend raison de la liberté qu’il s’est donnée d’inventer les mots philosophisme, philosophistes, advertance.
Il ressuscite la vérité morte ; il nous rend par la magie d’une langue éternellement neuve, la vie même de nos pères, si différente de la nôtre, et pourtant, si semblable : passions, travers, physionomies, grimaces ; notre sottise d’autrefois, encore si bien portante aujourd’hui, et notre esprit de toujours, le talisman de la féerie gauloise, votre esprit à vous, l’esprit français, composé de bon sens, de bonne foi, de bon cœur, l’esprit de Rabelais, d’Henri IV et de Voltaire : notre esprit historique, national, qu’on nie de temps en temps chez nous, quand c’est la mode, mais que l’étranger nous envie toujours, — ce piquant, ce charme particulier de nos femmes, qu’elles soient la reine Marguerite, Sévigné, la marquise, ou Jenny l’ouvrière, — cette gaîté robuste et en quelque sorte fatale qui force le grand Corneille à écrire le Menteur, une fois en sa vie, et Racine à interrompre Andromaque pour lancer l’éclat de rire des Plaideurs, — cette immortelle bonne humeur, enfin, qui vit de nos gloires, qui survit à nos désastres et qui, loin d’abaisser notre caractère, est le meilleur argument de notre éloquence et Tarme la plus fidèle de notre valeur. […] il faut rendre pleine justice avant de prononcer la parole sévère; ne vous y trompez pas plus que moi : il y a là l’élément de la grandeur, de la durée, peut-être de l’immortalité !
Molière prétendit seulement à être l’imitateur du comique italien, et toutefois il embellit sa copie de quelques traits originaux qui la rendirent fort supérieure à son modèle, ainsi qu’aux autres ouvrages où était reproduit le même sujet.
Mon dessein est, dans ce Chapitre, de mettre sous les yeux du lecteur des exemples de tous les genres de titres que les comiques ont employés jusqu’ici, & de remarquer avec lui ce que quelques-uns peuvent avoir de dangereux, & ce qui rend quelques autres toujours défectueux, afin que les jeunes Auteurs s’arrangent en conséquence.
Il imagine de faire rire la Princesse, afin que l’effort qu’elle fera en riant lui fasse rendre son arête.
L’événement rend tout permis. » Le 28, elle écrit : « Jo est chez Madame tout comme elle était.
Bouhours, par le jugement avantageux qu’il semble en avoir fait dans le monument qu’il a dressé à sa mémoire, où après l’avoir appelé2 par rapport à ses talents naturels, Ornement du Théâtre, incomparable Acteur, Charmant poète, illustre Auteur, Il ajoute pour nous précautionner contre ses partisans et ses admirateurs, et pour nous spécifier la qualité du service qu’il peut avoir rendu aux gens du monde, C’est Toi dont les plaisanteries Ont guéri des Marquis l’esprit extravagant.
Je ne veux pas le rendre jaloux.
Cinquièmement, les frippons d’Athenes, & tous leurs imitateurs, trop fiers des services qu’ils rendent, deviennent impertinents à l’excès, & ravalent trop leurs maîtres.
De plus, pour bien préciser l’ordre des intermèdes, nous noterons un fait, c’est qu’après la consultation des avocats et l’air de Pourceaugnac à l’amour, un signe, habituel à l’époque dans l’impression musicale, indique que l’on doit suivre à la scène des opérateurs ou médecins ; l’harmonie l’indique, au reste, sans conteste, et la situation rend cet ordre logique. […] Il est étrange que la musique du temps n’ait pas été mieux vérifiée; son innocuité littéraire la rendait propre à devenir un dépositaire inintelligent mais loyal ; les vieilles archives musicales de l’Opéra et des Français renferment peut-être, sous une lourde couche de poussière, des curiosités littéraires dignes de voir le jour.