Le Sieur de Pourceaugnac : Le Misanthrope : Le Bourgeois gentilhomme, qui est une comédie-ballet. […] Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnais plus l’Auteur du Misanthrope. […] Il dit qu’il n’a pas prétendu faire dans Scapin une satire fine comme dans Le Misanthrope. […] À dire le vrai, ces pièces sont fort inférieures au Misanthrope, à L’École des femmes, au Tartuffe, et à ces grands coups de maître : mais elles ne sont pourtant pas d’un écolier, et l’on y trouve toujours une certaine finesse répandue que le seul Molière avait pour en assaisonner les moindres ouvrages. […] Pradon ne sont pas les seuls qui aient parlé dans leurs écrits du Misanthrope de Molière comme de son chef-d’œuvre.
Voyez Le Misanthrope, car c’est toujours Molière qui doit servir de modèle en tout. […] En effet, le Misanthrope n’y peut rien répliquer, lui qui d’ordinaire trouve cependant réponse à tout. […] C’est ce que faisait Fleury dans le Misanthrope ; il indiquait très intelligemment ce rôle difficile, plutôt qu’il ne le jouait bien. […] Il ne faut donc pas, encore une fois, s’exagérer l’intérêt que le Misanthrope inspire dans cette scène. […] Or, voici le portrait qu’elle fait du Misanthrope.
Ces six caracteres sont, le Misanthrope par air, le Fat modeste, le Faux Magnifique, le Petit Seigneur, l’Ami de Cour, le Défiant. […] LE MISANTHROPE PAR AIR. […] On va s’écrier qu’en ce cas-là le Misanthrope par air ne peut être que mauvais, parceque le Misanthrope de Moliere passe pour le chef-d’œuvre de tous les théâtres. […] Il est cependant un écueil que je suis obligé de faire remarquer à ceux qui voudroient mettre le Misanthrope par air sur la scene. […] Timon, ou le Misanthrope Anglois.
Pour établir la légitimité de mon opinion, je choisis quatre comédies de Molière, l’École des femmes, le Misanthrope, Tartuffe et les Femmes savantes. […] J’imagine que si l’auteur pouvait assister maintenant à la représentation du Misanthrope, il aurait grand’peine à reconnaître son ouvrage et demanderait ce qu’on joue. […] La représentation de Tartuffe soulève des objections bien autrement graves que la représentation du Misanthrope. […] Ils traitent l’auteur du Misanthrope sur le pied de l’égalité, et lorsqu’ils ne trouvent pas ses intentions assez nettement exprimées, en bons camarades ils viennent à son secours. […] On n’aurait pas à redouter le danger de l’imitation, car il n’y a pas de procédés connus pour jeter une idée nouvelle dans le moule du Misanthrope ou de Cinna.
Don Garcie est un amant jaloux, première ébauche du Misanthrope. […] Le Misanthrope. […] Molière, dans Le Misanthrope, a suivi leur exemple. […] Le Misanthrope en est une. […] Quelle fut sa secrète pensée en écrivant Le Misanthrope ?
. — Le Misanthrope. […] Moins de quatre ans après L’École des Femmes, Molière avait écrit le Tartufe et le Misanthrope. […] La comédie veut une fable ; je cherche une fable dans le Misanthrope ; je n’y vois que des incidents de la vie commune. […] Le théâtre veut de l’action ; et dans le Misanthrope, quoiqu’il ne se dise rien de trop, on n’agit qu’en parlant. […] C’était un retour vers comédie modérée, dont le Misanthrope est le modèle incomparable.
Quoique le Misanthrope soit peut-être la meilleure Comédie que nous ayons aujourd’hui, le Public hésita durant quelques jours à l’avouer pour excellente ; mais les personnes d’un goût exquis prévirent même d’abord quel parti il prendroit dans la suite. On sait les louanges que le Duc de Montausier donna au Misanthrope après la premiere représentation. […] Le Public justifia bien la prédiction de l’Auteur de l’Art Poétique ; & depuis long-temps les François citent le Misanthrope comme l’honneur de leur Scene Comique. […] Moliere l’écouta avec beaucoup d’attention, & quinze jours après le sieur Angelo fut surpris de voir dans l’affiche de la troupe de Moliere, la Comédie du Misanthrope, annoncée & promise, & trois semaines après, on représenta cette Piece. […] Moliere s’étoit copié lui même en quelques endroits de sa Comédie du Misanthrope, sur tout dans la Scene où Oronte fait des protestations d’amitié & de grandes offres de service à Alceste ; & ou Alceste répond à chaque fois, d’un air froid & embarrassé : Monsieur.....
Aux Sganarelles et aux Arnolphes, il oppose des Aristes d’une modération exagérée225, aux Misanthropes, des Philintes égoïstes dont le calme indifférent pourrait faire croire que l’homme parfait de Molière est un. sceptique indulgent226. […] Il faut protester contre le jugement raffiné de Boileau : Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnois plus l’auteur du Misanthrope 229. […] Et que dire en sortant d’un spectacle qui a commencé par le Misanthrope, et qui se termine par les Fourberies de Scapin ? […] « On reconnaît encor l’auteur du Misanthrope. […] Roux, Réflexions sur le Misanthrope, dans les Actes de l’Académie de Bordeaux, 3e fascicule, 1866.
Vous dites que le Misanthrope est ridicule, et vous vous écriez : « Voilà donc la vertu ridicule ! […] Ce n’est plus déjà le Misanthrope de Molière. […] Dans cette grande comédie du Misanthrope, Molière est tout entier. […] On eût dit, à voir Chapelle, à l’entendre, que l’auteur du Misanthrope n’avait pas de meilleur ami. […] Toute cette comédie du Misanthrope est sa vie.
C’est à lui que nous devons les notices consacrées, dans ces deux derniers volumes, à Tartuffe, à Don Juan et au Misanthrope. […] Or c’est là précisément le sujet du Misanthrope. […] Paul Mesnard, que le sujet du Misanthrope, c’est le monde lui-même et surtout le grand monde. […] Non, ce n’est pas la morale du Misanthrope, elle est tout autre ; je dirai même toute contraire. […] Voilà la morale du Misanthrope ; c’est une morale que ne désavouerait pas Épictète, et qui vaut bien celle de Rousseau.
Le Misanthrope aussi nous paraît imparfait, non à la représentation, mais à l’étude. […] Mais qu’est-ce que le Misanthrope idéal dans l’esprit des contemplateurs en extase ? Tout simplement le Misanthrope réel, moins le cent-douzième vers de la cinquième scène de l’acte troisième, et le soixante-treizième vers de la septième. […] Lorsque Uranie était enfant, comment aurait-elle apprécié Le Misanthrope ? […] Ceux qui ne voient pas le génie de Molière dans Le Misanthrope, ne le découvrent point dans les analyses de la critique.
Qu’allègue-t-il pour prouver les tendances jansénistes du Misanthrope ? […] Un misanthrope n’est pas nécessairement janséniste ; mais, dans tout vrai janséniste, il se trouve un peu du misanthrope. […] J’y consens pourtant ; il y a en effet du janséniste dans Alceste, bien que (j’éprouve le besoin de le redire) ce soit plutôt le janséniste qui est misanthrope que le misanthrope qui est janséniste. […] Le Misanthrope n’est la copie d’aucun original. » (Voir Madame de Longueville, 1853, ch. […] Paul Mesnard a déjà fait cette remarque dans sa notice sur le Misanthrope, au t.
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 559 On sait que les ennemis de Molière voulurent persuader au duc de Montausier*, renommé pas ses mœurs austères, et sa vertu sauvage, que c’était lui que Molière jouait dans le Misanthrope. Le duc de Montausier* alla voir la pièce, et dit en sortant, qu’il voudrait bien ressembler au Misanthrope de Molière.
Il n’en reste que quelques vers piquants du Misanthrope, sur l’illusion qui fait voir tout en beau aux amants dans l’objet aimé, imités d’un passage du IVe livre de Lucrèce1. […] J’appliquerai la même remarque au Misanthrope qu’aux Femmes savantes. […] Ce n’est pas la vertu, mais les travers d’un homme vertueux que Molière a joués dans le Misanthrope. […] Il est vrai que Philinte, de même que Clitandre ou Chrysale, représente le bon sens et la vraie sagesse, en plus d’une occasion, contre certains travers et certains emportements du Misanthrope. […] Misanthrope , acte II, scène V.
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 560 Boileau racontait que Molière, après lui avoir lu le Misanthrope, lui avait dit : Vous verrez bien autre chose. Qu’aurait-il donc fait si la mort ne l’avait surpris, cet homme qui voyait quelque chose au-delà du Misanthrope ?
[95, p. 139-140] Voici comme Piron* s’exprime sur le Misanthrope : « Un chasseur qui se trouve en automne, au lever d’une belle aurore, dans une plaine ou dans une forêt, fertiles en gibier, ne se sent pas le cœur plus réjoui que dût l’être l’esprit de Molière, quand, après avoir fait le plan du Misanthrope, il entra dans ce champ vaste où tous les ridicules du monde venaient se présenter en foule et comme d’eux-mêmes, aux traits qu’il savait si bien lancer.
Le Fagotier comme il l’avait prévu, eut un si grand succès, qu’on le donna trois mois de suite, mais toujours suivi du Misanthrope. […] Le duc de Montausier* alla voir la Pièce, et dit en sortant, qu’il aurait bien voulu ressembler au Misanthrope de Molière. […] Molière se mit à rire de cette saillie, et l’employa ensuite fort à propos dans la dernière Scène du Second Acte de son Misanthrope. […] je comprends ; mais je n’ai pas besoin de me transporter à Paris, pour goûter toutes les beautés du Misanthrope ». […] Oronte ( Le Misanthrope) : amant de Célimène.
C’est pour cela qu’il choisit pour sujet le Misantrope qui ne fut representé qu’au mois de Juin 1666. […] La troisiéme representation du Misanthrope fut encore moins heureuse que les precedentes. […] C’est à cette occasion qu’il mit dans le Misanthrope les vers suivans. […] Je pourrois rappeller ici qu’ils avoient été auparavant surpris par le Sonnet du Misanthrope. […] Et peu s’en fallut qu’ils ne trouvassent fort mauvais que le Misanthrope fît voir que ce Sonnet étoit detestable.
Mais revenons au Misanthrope. […] Misanthrope, I, 1. […] Misanthrope, I, 1. […] Misanthrope, V, 7. […] Misanthrope, I, 1.
[85, p. 129-130] Molière peint dans son Misanthrope, acte 2, scène 4, sous le nom de Timante279, un monsieur de St-Gilles qui était un homme de la vieille cour, et d’un caractère singulier. […] Comme cet ancien Gille ressemble à beaucoup de Gilles modernes, nous allons citer le portrait qu’en fait l’auteur du Misanthrope : C’est de la tête aux pieds, un homme tout mystère, Qui vous jette en passant un coup d’œil égaré, Et sans aucune affaire est toujours affairé.
Si jamais Auteur comique a fait voir comment il avait conçu le système de la société, c’est Molière dans Le Misanthrope. […] Molière, après Le Misanthrope, d’abord mal apprécié, mais bientôt mis à sa place, fut sans contredit le premier Écrivain de la Nation. […] Ce fut dans ce moment qu’on attaqua l’Auteur du Misanthrope. […] Ce genre de Comique où l’on admet des intrigues de valets, des personnages d’un ridicule outré, lui donnait des ressources dont l’Auteur du Misanthrope avait dû se priver. […] Il envoie le Misanthrope dans un désert, le Tartuffe au cachot : ses Jaloux n’imaginent qu’un moyen de ne plus l’être, c’est de renoncer aux femmes : le superstitieux Orgon trompé par un hypocrite, ne croira plus aux honnêtes gens : il croit abjurer son caractère, et l’Auteur le lui conserve par un trait de génie.
LE MISANTHROPE. […] La première scène du deuxième acte, où Alceste est en opposition avec la coquette Célimène ; la cinquième, où tous ces marquis,et Célimène surtout, médisent de toute la terre devant le misanthrope, sont superbes. […] La première et la deuxième scène du premier acte, dans lesquelles Sganarelle bat sa femme, le voisin Robert voulant l’en empêcher, et celui-ci étant battu par la femme et par le mari ; la scène sixième, où l’on fait dire à Sganarelle, à force de coups de bâton, qu’il est médecin ; la scène troisième du deuxième acte, dans laquelle Sganarelle fait le médecin ; la sixième, où il interroge la malade : voilà les plus jolies scènes de ce petit ouvrage, qui soutint le Misanthrope. […] Cette pièce vaut peut-être Le Tartuffe et Le Misanthrope. […] Dam cette pièce, comme dans toutes eelles de Regnard, il y a un comique de mots que personne n’a atteint comme lui ; la scène sixième du quatrième acte, où le Distrait et le chevalier se disent poliment leurs vérités, ressemble à la scène de Célimène et Arsinoé dans le Misanthrope.
Il se contenta de lire le premier acte du Misanthrope, auquel il travaillait en ce temps-là, disant : qu’on ne devait pas s’attendre à des vers aussi parfaits et aussi achevés que ceux de Despréaux* ; parce qu’il lui faudrait un temps infini, s’il voulait travailler ses ouvrages comme lui. […] Il se contenta de lire le premier acte du Misanthrope, auquel il travaillait en ce temps-là, disant qu’on ne devait pas s’attendre à des vers aussi parfaits et aussi achevés que ceux de M.
Le Misanthrope , comédie en cinq actes et en vers, représentée à Paris, sur le même théâtre, le 4 juin 1666. […] Dans le sac ridicule où Scapin s’enveloppe, je ne reconnais plus l’auteur du Misanthrope. […] Dans l’édition de 1855, un passage a été ajouté : « La farce du Médecin malgré lui, composé à la hâte, et dans laquelle Molière ne daigna pas même s’asservir à la règle de l’unité de lieu, eut le plus grand succès et soutint Le Misanthrope, à la honte de l’esprit humain. […] Autre passage ajouté dans l’édition de 1855 : « Pourceaugnac est une farce, a dit Voltaire ; mais il y a dans toutes les farces de Molière des scènes dignes de haute comédie. » Diderot disait : « si l’on croit qu’il y ait beaucoup plus d’hommes capables de faire Pourceaugnac, que le Misanthrope, on se trompe. » Pourceaugnac fut fait à l’occasion d’un gentilhomme limousin, qui, dans une querelle qu’il eut sur le théâtre avec quelques comédiens, développa tout le ridicule du plus épais provincial.
A la grande comédie du Misanthrope (4 juin 1666) succède, deux mois après, la simple farce du Médecin malgré lui. […] Est-ce de l’inconduite, est-ce seulement de la coquetterie de sa femme que souffrait l’auteur de Sganarelle et du Misanthrope ? […] En arrivant au Misanthrope, la question se précise. […] En revanche, que de tirades brûlantes sont dans le Misanthrope qui ne sont pas dans Don Garcie ! […] Elle le fit souffrir, mais la souffrance est une part de l’inspiration, et, peut-être, sans elle, n’aurions-nous pas le Misanthrope.
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 559 Tout le monde sait que le Misanthrope fut d’abord mal reçu, et qu’il ne se soutint au théâtre qu’à la faveur du Médecin malgré lui. […] Selon la note 28 figurant dans la pléiade Les Œuvres complètes de Molière « Voir le commentaire de Visé sur ce sonnet, dans sa “Lettre écrite sur la comédie du Misanthrope”, p. 638 et suiv.
Nous trouverons, plus tard, Molière identifié avec les douleurs du Misanthrope. […] Dans cette noble fierté, ou reconnaît l’auteur du Misanthrope. […] Quel monde que celui du Misanthrope ! […] Molière joua lui-même le rôle du Misanthrope, et Mlle Molière celui de la coquette Célimène. […] Je ne reconnais pas l’auteur du Misanthrope.
Le Misanthrope Les commentateurs du Misanthrope sont très nombreux. […] Qu’est-ce qu’un misanthrope ? Alceste est-il misanthrope ? […] Voilà ceux que le monde appelle volontiers des misanthropes, et il ne leur épargne pas la haine ni l’outrage. […] Misanthrope irrité ou misanthrope dédaigneux, il ne cesse de mépriser ou de haïr, et ses personnages de prédilection, après ceux qui haïssent davantage, sont ceux qui provoquent le plus de mépris.
Et il y a un Molière qui voudrait échapper à son métier et qui écrit Le Misanthrope, trop averti et trop fin pour ne pas savoir que Le Misanthrope ne fera pas d’argent et ne sera pas compris. […] Dans le Misanthrope ? […] Ce sont les deux faces du misanthrope ou plutôt ce sont les deux âges du misanthrope. […] C’est un misanthrope qui en est aux réflexes et qui n’en est pas à la réflexion. […] Le misanthrope n’est pas du tout complexe.