L’amour des idées claires et logiques, le besoin d’ordre et de méthode, cette probité de l’intelligence, se sont réalisées dans la philosophie cartésienne.
De son côté Molière, observateur profond, avait jugé qu’il avait besoin de flatter son maître pour avoir le droit de ne pas flatter son siècle : sous une minorité orageuse, il n’eût pas été libre d’exprimer une seule vérité, parce que chaque faction régnait à son tour, et qu’elles étaient trop éphémères ou trop faibles pour supporter le ridicule. […] Il n’est pas besoin. […] Ces vers du quatrième acte, Selon divers besoins il est une science D’étendre les liens de notre conscience, Et de rectifier le mal de faction Avec la pureté de notre intention, peignent au naturel ces casuistes si terribles pour les autres et si faciles pour eux-mêmes, que Pascal a flétris du sceau d’un immortel ridicule.
Un Auteur comique a besoin d’un art infini, d’une connoissance très profonde du théâtre & du cœur humain, pour savoir distinguer les situations qui veulent qu’un interlocuteur réponde prestement aux questions qu’on lui fait, ou à celles qui exigent au contraire que l’interlocuteur hésite, & fasse long-temps attendre une réponse positive.
Oui, ces beautés superficielles qui, n’allant au spectacle que pour y voir ou y être vues, sont bien aises d’y trouver une scene détachée qu’elles puissent écouter comme une ariette, sans être obligées de suivre la marche d’une piece ; ou ces nymphes qui, blasées sur l’amour par l’amour même, feignent cependant d’en avoir toute la vivacité, toute la délicatesse, & pensent le prouver en s’extasiant au seul mot de tendresse, en sautillant dans leur loge quand un acteur qui connoît leur foible, sautille sur les planches, & fait semblant d’appeller l’ame sur ses levres toutes les fois qu’il a besoin de respirer.
Le Chevalier lui peint les agréments de ces amourettes, & lui demande son secours, en cas qu’il ait besoin de lui.
Ce n’étoit plus le besoin : son travail & mes attentions pourvoyoient à tout...
La première scène du premier acte est un modèle d’exposition ; la scène quatrième, où Scapin donne des conseils à Octave ; la sixième, où Scapin raconte à Argante l’histoire du mariage de son fils ; dans le deuxième acte, la scène cinquième, où Scapin fait cette confession si plaisante ; la scène septième, où son maître a besoin de lui, et le supplie de lui pardonnes ; la huitième, où Scapin tire de l’argent d’Argante pour rompre le mariage de son fils, et où il lui détaille tout ce qu’il lui en coûtera pour plaider ; la onzième, où Scapin tire de l’argent de Géronte par le comité de la galère, sont à remarquer.
Il n’est pas besoin de donner des explications sur la nature et l’humanité de ce valet philosophe.
Lorsque celle-ci vint s’installer en France, elle apporta par conséquent à notre théâtre les exemples dont il avait le plus grand besoin ; elle enseignait l’action à notre comédie qui penchait naturellement vers la conversation et la tirade, et qui finit toujours par tomber de ce côté-là.
Bernagasso demande la charité à coups de bâton ; quand on lui donne un quart d’écu, il répond qu’un quart d’écu est capable de le faire tomber dans le désordre, et qu’il n’a besoin que d’un sou.
Son pere ayant en vuë qu’il continuât son commerce, & lui destinant sa Charge, dont il eut même la survivance dans un âge peu avancé, le laissa jusqu’à quatorze ans dans sa boutique, & se contenta de lui faire apprendre à lire & à écrire pour les besoins de sa profession.
M. d’Aubignac prétend, comme le lecteur l’a vu dans le chapitre précédent, qu’on doit mesurer la longueur des entr’actes au temps dont les acteurs ont besoin pour exécuter ce qui est censé se passer derriere la scene.
Maître Simon, courtier d’usure, vient parler à Harpagon d’un jeune homme qui a besoin d’argent, & qui en passera par tout ce qu’il voudra.
Il est sans doute naturel qu’une jeune fille, voulant se débarrasser d’un homme qui la pousse à bout, lui promette un rendez-vous, & que son persécuteur suspende sa vivacité dans l’espoir d’être traité plus favorablement ; mais si la Lucrece veut réellement échapper encore saine & sauve des mains de son Tarquin, a-t-elle besoin de lui susciter des embarras, & de faire agir son valet pour cela ?
était alors nécessaire pour rouvrir la scène à un aussi charmant ouvrage ; mais on conviendra que l’œuvre diplomatique et toute de circonstance accomplie par Thomas Corneille s’est maintenue fort au-delà du besoin.
Molière, chef d’une Troupe de Comédiens, avait besoin de plaire à la multitude, sans laquelle une pareille Troupe ne peut vivre : il était même souvent obligé d’amuser la Cour, qui, avec un goût délicat, aime encore plus à rire qu’à admirer. […] je comprends ; mais je n’ai pas besoin de me transporter à Paris, pour goûter toutes les beautés du Misanthrope ». […] Molière, chef d’une Troupe de Comédiens, avait besoin de plaire à la multitude, sans laquelle une pareille Troupe ne peut vivre : il était même souvent obligé d’amuser la Cour, qui, avec un goût délicat, aime encore plus à rire qu’à admirer. […] Ses Mémoires « sont les souvenirs d’un homme heureux, dont la vie a été marquée de nombreuses faiblesses et qui montre vis-à-vis de ses contemporains une extrême indulgence, peut-être parce qu’il sentait que lui-même en avait beaucoup besoin » (Bourgeois-André).
Madame Pernelle a beau lui dire : Quiconque à son mari veut plaire seulement, Ma bru, n’a pas besoin de tant d’ajustement.
Moliere avoit besoin, dans son Etourdi, que Trufaldin reconnût Célie, son esclave, pour sa fille ; Andrès, cru Egyptien, pour son fils.
Hé bien, Seigneur Marquis, nous direz-vous, de grace, Ce que pour vous gagner il est besoin qu’on fasse ?
Ils n’ont pas fait venir de bons acteurs Italiens à mesure qu’ils en ont eu besoin ; ils ont abandonné leur meilleur canevas, aussi font-ils dix écus de recette tous les mardis & les vendredis.
Laroche ne l’est pas, — est-il besoin de le dire ?
Enfin il a déclaré avec raison, par la bouche d’Eraste, qu’un homme qui a fait ses preuves n’a pas besoin de cela pour montrer qu’il n’est point un lâche122.
Tous ceux qui travaillent péniblement pour gagner le pain de chaque jour, et qui accomplissent en silence, par une lutte humble et continue, les obscurs devoirs de la vie, le peuple en un mot, a besoin de divertissement.
Qui est plus criminel, à votre avis, ou celui qui achete un argent dont il a besoin, ou bien celui qui vole un argent dont il n’a que faire ?
Est-il besoin de rappeler les charmantes causeries d’amour qui remplissent tant de comédies486 ?
Mais il n’avait pas besoin de donner cette preuve pour démontrer son intarissable facilité ; et le moraliste ne peut lui pardonner d’avoir ainsi employé son art à corrompre, d’avoir véritablement prostitué son génie.
Mais notez aussi que les Romains, lors même qu’ils ne composoient que des Epigrammes, se plaignoient de ne trouver pas les mots qu’il leur eût falu24, & concluez que notre Moliere a pu sentir les mêmes besoins, & qu’à cause de cela il a dû avoir son recours à l’invention.
Pandolfo, étant convaincu par sa fille que tout ce que Ricciardo lui a dit est une imposture, lui ordonne de se préparer à le soutenir en face du père et du fils, s’il en est besoin.
Le fait est singulier, piquant ; il plaît à notre malice, en nous offrant une preuve signalée de la vanité et de l’inconséquence des jugements publics ; il tend même à rehausser la gloire de Molière, en nous le montrant supérieur à son siècle ; enfin, il peut servir au besoin à consoler la vanité de quelque auteur dont l’ouvrage n’aura pas été accueilli au gré de ses espérances.