Dans l’acte de fidélité que Guise prêta au nouveau gouvernement, dans la cathédrale, il prit la qualité de « Général des armées, et de défenseur du royaume et de sa liberté ».
Il a préféré, comme il fait presquetoujours, la vérité complète et c’est-à-dire ceci : un homme sincère, bourru et candide ; du reste, en tant qu’intelligent et mêlé au monde, sachant les choses et connaissant les hommes ; donc tantôt et même le plus souvent s’attendant très bien à ce que sa franchise lui soit imputée à injuriosité ; quelquefois donnant à nouveau dans la candeur, parce que le naturel, que rien n’efface, reprend le dessus. […] Qu’il s’emporte contre tous les désordres dont il n’est que le témoin, ce sont toujours de nouveaux traits au tableau, mais qu’il soit froid sur celui qui s’adresse directement à lui ; car ayant déclaré la guerre aux méchants, il s’attend bien qu’ils la lui feront à leur tour. […] Dès ses débuts à Paris, Molière le fait remarquer, et précisément pour accoutumer le public à ces procédés nouveaux. […] Or « le talent de parler tient le premier rang dans l’art de plaire ; c’est par lui seul qu’on peut ajouter de nouveaux charmes à ceux auxquels l’habitude accoutume les sens. […] De même enfin, j’y reviens, mais à un point de vue nouveau, les attaques de Molière contre les médecins tenues pour une apothéose de la nature.
criait-il aux jeunes gens confiés à ses soins, ne perdez pas de temps à lire tant de modernes (15)… »Aussi, dépassé un moment, débordé, il put, avec l’orgueil d’une conscience satisfaite, s’écrier : « Je n’ai jamais donné de quinquina » (remède nouveau alors) (16), et sur la fin de sa vie, dans un moment d’enthousiasme, entonner en l’honneur de ses maîtres cet hymne magnifique : Vive la bonne méthode du Galien et ce beau vers de Joachim du Bellay : O bonne, ô sainte, ô divine saignée! […] Douce et sereine figure, que la mort même ne put troubler : sentant s’affaiblir les battements de son cœur, il posa dessus la main de son ami, et ferma les yeux en lui disant : « Vous voyez ce qu’est la vie de l’homme. » Or, il faut l’avouer, le nouveau disciple, que le père de Chapelle amenait à l’illustre philosophe, se fût difficilement soustrait à son influence.
Il fut près d’un an sans donner de nouveaux ouvrages au public, mais il le dédomagea de cette attente par la Comedie des Précieuses ridicules, qui fut representée pour la premiere fois le 18 Novembre 1659. […] Elle la fit passer dans l’appartement de la Reine, pour lui donner un spectacle si nouveau. […] On allume les lustres, & l’on étoit prêt de commencer la Piece quand il arriva de nouvelles défenses de la representer, de la part des personnes préposées pour faire executer les ordres du Roi. […] La bonté que le Roi eut de permettre que le Tartuffe fût representé, donna un nouveau merite à Moliere. […] Il se passa cinq jours avant que l’on representât cette piece pour la seconde fois ; & pendant ces cinq jours, Moliere tout mortifié se tint caché dans sa chambre : Il apprehendoit le mauvais compliment du Courtisan prévenu : Il envoyoit seulement Baron à la découverte, qui lui rapportoit toujours de mauvaises nouvelles.
On reprocha sans doute à Molière de défendre son talent; mais en le défendant il en donna de nouvelles preuves, et on l’avait attaqué avec indécence. […] Visé, comme auteur de mauvaises comédies, et de plus écrivain de Nouvelles, espèce de journal qui précéda le Mercure, avait un double titre pour déchirer Molière. […] Apparemment ¡’animosité de Visé avait augmenté avec le succès de Molière; car, dans un autre passage de ses Nouvelles, imprimées un an auparavant, il avait mêlé beaucoup d’éloges à ses critiques. […] S’il lui échappe des aveux qui le condamnent, c’est qu’il croit pouvoir s’en tirer ; et quoique cette confiance le trompe, il a du moins rempli un objet qui n’est pas indifférent pour la célébrité, celui d’étonner par la singularité des opinions nouvelles, et par le talent de les soutenir.
Depuis dix ans toujours injustices nouvelles !
il s’agit d’autre chose que de souper ; & je veux que tu me dises des nouvelles de l’argent qu’on m’a pris.
Oui, Damis son tuteur, mon plus rude fâcheux, Tout de nouveau s’oppose aux plus doux de mes vœux, A son aimable niece a défendu ma vue, Et veut d’un autre époux la voir demain pourvue.
Arlequin l’étranger est désespéré de n’avoir point de nouvelles de son habit.
La jeune Phanostrate n’a pas été violée impunément ; elle devient enceinte, accouche d’une fille, met dans son secret un esclave nommé Lampadisque, qui va exposer l’enfant nouveau né avec des joujous dans un panier.
Il demande des nouvelles du Comte de Tufiere, promet de le corriger, & le rappelle par-là dans le souvenir du spectateur : il étoit temps.
En revanche est-il naturel que durant l’espace de vingt ans le Marquis & Mélanide n’aient pu se donner de leurs nouvelles ?
Jourdain, ce nouveau riche du xviie siècle.
Une fois à Naples, le capitaine, oubliant ses promesses, y demeura trois ans, Cinthio, n’en recevant point de nouvelles, se décida à chercher, et avec une meilleure fortune, un mari à sa sœur.
Je puis, du reste, faire valoir, à ma décharge, qu’à mesure que le temps passait et que les hommes se renouvelaient — si les hommes se renouvellent, — à mesure du moins que changeaient les mœurs, la comédie de Molière apparaissait aux critiques sous des aspects nouveaux, dont plusieurs fort inattendus pour Molière, si le sort eût voulu, pour notre bonheur, qu’il eût la vie aussi dure que ses chefs-d’œuvre et qu’il pût lire les fantaisies que ceux-ci ont inspirées de notre temps. […] Ils se rattrapèrent sur le Portrait du Peintre, dont ils firent grand bruit, laissant à entendre que Corneille même, le vrai Corneille, y avait travaillé ; ce qui est faux d’ailleurs, bien qu’à ce moment Corneille ressentît en effet quelque chagrin de voir sa muse altière éclipsée par la muse gaillarde du génie nouveau venu. […] Les académistes reprochaient à Molière ses barbarismes, ses incorrections, et les libertés qu’il se donnait d’inventer de nouvelles expressions ; mais c’est tout cela, avec le vieux fonds de farce et de fabliau que La Fontaine allait piller aussi, c’est tout cela qui donne à son style cet éclat si franc, cette saine richesse et ce cossu qu’y admirait Sainte Beuve.
Depuis qu’une exacte critique a examiné de près les allusions contenues dans le début des Amours de Psyché 4, on regrette de ne pouvoir plus reconnaître Molière parmi les quatre amis qui s’en vont écouter, dans les jardins de Versailles, la lecture du poème nouveau ; mais rien ne s’oppose à ce que l’on applique toujours aux réunions tenues chez Boileau ce que dit La Fontaine de « l’espèce de société » qui unissait les promeneurs de Versailles. […] Son mal s’aggrave, et, bien qu’il ait jugé les guérisseurs du premier coup, il fait ce que les plus sceptiques font en pareil cas : il les appelle de nouveau, et les plus considérables, les plus renommés. […] C’est encore de Visé qui nous renseigne sur ce point, et de façon très complète : « Après le succès de l’Étourdi et du Dépit amoureux, son théâtre commença à se trouver continuellement rempli de gens de qualité ; non pas tant pour le divertissement qu’ils y prenoient (car l’on n’y jouoit que de vieilles pièces) que parce que, le monde ayant pris l’habitude d’y aller, ceux qui aimoient à se faire voir y trouvoient amplement de quoi se contenter ; ainsi l’on y venoit par coutume, sans dessein d’écouter la comédie et sans savoir ce que l’on y jouoit. » Il n’y a rien de tout à fait nouveau en matière de théâtre ; l’un des plus habiles directeurs qu’ait eus la Comédie-Française ne s’y prit pas autrement pour raffermir la fortune chancelante de la maison ; doucement attirée, la société élégante y vint par mode, et le grand public, suivant l’exemple, y vint par imitation et y resta par goût.
Elle voudra faire un nouveau monde à son usage, et sa poursuite toute spéculative d’un idéal inaccessible pourra se concilier avec l’infirmité pratique d’une rêverie impuissante. […] En retour, la ligue adverse recrutait de nouveaux alliés. […] Outre qu’il est toujours téméraire de sonder les consciences, nous estimons que le théâtre fut pour lui un but, et non un moyen, qu’en choisissant l’hypocrisie comme sujet de satire, il fut seulement désireux de léguer à la postérité un nouveau chef-d’œuvre, en un mot que son génie se décida par des raisons dramatiques et désintéressées de tout autre souci. […] (Sainte-Beuve, Nouveaux lundis, V, 264.) […] Cette lettre, signée Henry Jules de Bourbon, demande à M. de Ricous des nouvelles du quatrième acte ; ce qui ferait croire qu’il n’était pas encore achevé le 29 septembre 1664.
C’est de ce nom pourtant que l’ardeur qui me brûle Tient le droit de paroître au jour ; Et je ne comprends rien à ce nouveau scrupule Dont s’embarrasse votre amour.
Le nouveau Tantale, brûlé par ses desirs sans pouvoir les satisfaire, crut être ensorcelé ; sa femme se le persuada aussi.
Si cette distribution plus réguliere faisoit perdre à l’action théâtrale quelque chose de sa rapidité, on croit que le Public en seroit dédommagé par de nouvelles scenes ajoutées ».
Le Sieur Angelo, (Docteur de l’ancienne Troupe Italienne) m’a dit, (c’est ce M. de Tralage qui parle) que Moliere qui étoit de ses amis, l’ayant un jour rencontré dans le jardin du Palais Royal, après avoir parlé des nouvelles de Théatre & d’autres, le même sieur Angelo, dit à Moliere, qu’il avoit vu représenter en Italie, (à Naples) une Piece intitulée le Misanthrope : & que l’on devroit traiter ce sujet ; il le lui rapporta tout en entier, & même quelques endroits particuliers qui lui avoient parus remarquables, & entr’autres ce caractere d’un homme de Cour fainéant, qui s’amuse à cracher dans un puits pour faire des ronds.
La scène deuxième du premier acte, où Lubin fait confidence à George Dandin de son message pour sa femme ; la quatrième, où monsieur et madame de Sotenville font enrager leur gendre qui se plaint de leur fille ; la huitième, où George Dandin est obligé de demander pardon au galant de sa femme ; la scène septième du deuxième acte, où Lubin raconte de nouveau à George Dandin le rendez-vous de sa femme, et la dernière scène de la pièce, dans laquelle le malheureux mari est encore obligé de demander pardon à sa coquine de femme : voilà les scènes à étudier.
Aussi, les confrères de la Passion, qui continuaient à jouer leurs Farces, leurs Soties et leurs Moralités à l’Hôtel de Bourgogne, et qui jouissaient d’un privilège en vertu duquel il était fait défense à tous autres de représenter des jeux dramatiques dans la ville, faubourgs et banlieue de Paris, s’émurent de la redoutable concurrence que leur faisaient les nouveaux venus.
Un certain nombre d’autres pièces sont indiquées par Louis Riccoboni, dans la liste qu’il a placée en tête du Nouveau Théâtre italien, comme étant « très anciennes ».
Bussy-Rabutin, historien trop véridique de son siècle, nous a transmis les noms des principales héroïnes de la galanterie qui commençait à fatiguer la cour par ses excès, et qui amena un nouveau genre de dissolution.
Le nouveau bienfait qu’elle recevait, la confiance et l’estime dont ce bienfait était le témoignage, ne durent pas affaiblir la reconnaissance qu’elle avait gardée du premier, et le roi n’eut pas besoin de donner à ses paroles un accent d’affection extraordinaire pour accroître ce tendre sentiment dans l’âme de madame Scarron.
a Il est vrai que Despréaux après la mort de Moliere, en lui donnant de nouvelles louanges, n’a pas laissé de lui reprocher d’avoir quelquefois donné dans un Comique un peu bas & indigne de lui ; c’est ce qu’on voit au Chant troisiéme de l’Art Poëtique, Vers 391.
Qui ne croiroit que l’Auteur va le mettre en scene avec des Courtisans ; qu’il exposera au grand jour leurs bassesses auprès d’un nouveau favori, & leurs sourdes cabales pour le détruire ? […] La société est inondée d’un essaim de prudes qui introduisent la fadeur & l’affectation jusques dans la galanterie, qui n’étalent que des sentiments outrés & romanesques, n’ont que des expressions bizarres, composent un jargon nouveau & inintelligible qui gagne insensiblement le cabinet des Auteurs : l’affectation se répand dans la parure, dans la prononciation, dans le commerce de la vie ordinaire.