Stances de Boileau à Molière. […] Beau trait de Boursault envers Boileau. […] Boileau adresse à Molière sa satire II. […] Cet avis était celui de Boileau, de Fénelon. […] Critiques de Schlegel et de Boileau réfutées.
Il y chargea Despréaux des injures les plus grossières, et lui imputa des crimes imaginaires, comme de ne reconnaître ni Dieu, ni foi, ni loi. […] M. Despréaux, tomba entre les mains de Molière, qui acheva de le ruiner de réputation, en l’immolant sur le théâtre à la risée de tout le monde. […] M. Despréaux eût succédé à Cotin, l’embarras qu’il aurait senti en composant sa harangue, aurait produit une scène fort curieusea. […] De plus, comment Despréaux peut-il dire que Molière : Peut-être de son art eût remporté le prix ? […] M. Despréaux qui fournit à Molière l’idée de la scène des Femmes savantes entre Trissotin et Vadius.
Boileau a beaucoup loué Molière, et vivant et mort, mais dans L’Art Poétique, où il paraît plus particulièrement le juger, il dit que Molière : Peut-être de son art eût remporté le prix Si, etc. […] Molière est l’esprit le plus original et le plus utile qui ait jamais honoré et corrigé l’espèce humaine, et Boileau même en jugeait à peu près ainsi ; car Louis XIV lui ayant demandé quel était le génie qu’il devait regarder comme ayant le plus illustré son règne, il nomma sans balancer Molière. […] Il est assez remarquable que Pradon éclairé par le desir de contredire Boileau, ait mieux vu que cet arbitre du goût, combien les farces même de Molière sont estimables.
On eut honte de ce style affecté, contre lequel Molière et Despréaux se sont toujours élevés. […] La pièce est d’un bout à l’autre à peu près dans le style des satires de Despréaux, et c’est de toutes les pièces de Molière la plus fortement écrite. […] De plus, comment Despréaux peut-il dire que « Molière peut-être de son art eût remporté le prix » ? […] Le malheureux Cottin écrivait également contre Ménage, contre Molière et contre Despréaux : les satires de Despréaux l’avaient déjà couvert de honte, mais Molière l’accabla. […] S’ils avaient été bons, et si leur auteur avait valu quelque chose, la critique sanglante de Molière et celle de Despréaux ne lui eussent pas ôté sa réputation.
Lettre de Boileau à Brossette, tome IV, page 426 de l’édition de M. […] Une anecdote racontée par Boileau confirme tout ce qu’on vient de lire. […] M. Despréaux. […] Ce fut peu de temps après la représentation des Femmes savantes que Louis XIV demanda à Boileau quel était le plus grand écrivain qui eût illustré son règne : Boileau nomma Molière. […] M. Despréaux.
Boileau trouvait ses élégies d’un agrément infini, Voltaire la cite dans Le Siècle de Louis XIV comme célèbre. […] Boileau regardait son suffrage comme le plus honorable qu’il pût obtenir ; Molière a emprunté son caractère plusieurs des beaux traits de son Misanthrope. […] Note de Voltaire, sur son épître à Boileau.
Boileau, le champion de la raison, qu’on trouve sur la brèche partout où le goût du temps essaie d’en franchir les remparts, s’est montré là, comme en maint endroit, le digne second de Molière, et il a retrouvé le pinceau de Juvénal pour aider son ami à rendre la coquette à jamais odieuse : D’abord, tu la verras, ainsi que dans Clélie, Recevant ses amants sous le doux nom d’amis, S’en tenir avec eux aux petits soins permis ; Puis, bientôt en grande eau sur le fleuve de Tendre, Naviger à souhait, tout dire, et tout entendre. […] Boileau, Art poétique, ch. […] Boileau, Satire II, à Molière, v. 77. […] Boileau, Satire X, v. 158. […] Boileau, Satire X, v. 169.
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 560 Boileau racontait que Molière, après lui avoir lu le Misanthrope, lui avait dit : Vous verrez bien autre chose. […] Ce problème qui confondait Boileau, devrait être pour les auteurs comiques un objet continuel d’émulation et de recherches : et ne fût-ce pour eux que la pierre philosophale, ils feraient du moins en la cherchant inutilement, mille autres découvertes utiles.
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 394-395 Boileau a beaucoup loué Molière, et vivant et mort ; mais dans l’Art Poétique, où il paraît plus particulièrement le juger, il dit que Molière : Peut-être de son art eut remporté le prix, Si moins ami du peuple, en ses doctes peintures, Il n’eut point fait souvent grimacer ses figures ; Quitté pour le bouffon, l’agréable et le fin, Et sans honte à Térence* allié Tabarin. […] Molière est l’esprit le plus original et le plus utile qui ait jamais honoré et corrigé l’espèce humaine, et Boileau même le jugeait à peu près ainsi.
La scène où Vadins 172 se brouille avec Trissotin 173, parce qu’il critique le sonnet sur la fièvre174, qu’il ne sait pas être de Trissotin, s’est passée véritablement chez un particulier de la connaissance de Despréaux et Molière. Ce fut Despréaux qui la donna à notre comique.
Ils eurent une dispute à table, en présence de Despréaux. […] Fourcroy, Bonaventure de (v. 1610 – 1691) : avocat et poète, ami de Lamoignon, Molière, Boileau, Patru.
Peu de temps après la désertion du poète tragique, Molière donna son Avare, où Despréaux fut des plus assidus. « Je vous vis dernièrement, dit Racine à Boileau, à la pièce de Molière, et vous riiez tout seul sur le théâtre.
[87, p. 131-132281] Racine et Despréaux*, avec lesquels La Fontaine était extrêmement lié, s’amusaient quelquefois à ses dépens : aussi l’appelaient-ils le bonhomme, quoiqu’ils connussent bien d’ailleurs tout ce qu’il valait. […] Pour le tirer de sa distraction, Despréaux* et Racine qui étaient naturellement portés à la raillerie, se mirent à l’agacer par différents traits plus vifs et plus piquants les uns que les autres ; mais La Fontaine ne s’en déconcerta point.
Aux noms de La Rochefoucauld, du cardinal de Retz, de Francas et des femmes de leur société, je me hâte de dire que Molière et Despréaux, si follement accusés de diriger leurs traits satiriques contre elle, s’empressaient de lire leurs ouvrages. […] Au mois de mars de la même année, c’est elle-même qui écrit à sa fille, qu’elle a ménagé au cardinal de Retz, pour le samedi suivant, la lecture des Femmes savantes et Le Lutrin de Despréaux. Louis Racine nous apprend que ce même Despréaux fut sa satire sur Le Festin, publiée en 1665, chez le comte de Brancas en présence de madame Scarron et de madame de La Sablière, dont nous parlerons dans un moment. […] Louis Racine nous apprend qu’elle était chez le duc de Brancas quand Boileau y fit sa satire du Festin, en 1665.
[59, p. 96-98] Boileau lut sa deuxième satire adressée à Molière, à quelques amis parmi lesquels était notre illustre comique ; en achevant la lecture des quatre vers suivants : Mais un esprit sublime en vain veut s’élever À ce degré parfait qu’il tâche de trouver ; Et toujours mécontent de ce qu’il vient de faire, Il plaît à tout le monde et ne saurait se plaire. Molière, dit à Boileau, en lui serrant la main : voilà la plus belle vérité que vous ayez jamais dite.
Boileau me semble donc avoir poussé trop loin la défense de l’antiquité dans ses Réflexions critiques. […] Qui aurait osé parler aux Racine, aux Despréaux, d’un poème épique sur Adam et Ève ? […] Sur Molière, par exemple, le dix-septième et le dix-huitième siècle étaient de l’avis de Boileau. […] Boileau, Neuvième réflexion critique sur Longin. […] Boileau, Neuvième réflexion critique sur Longin.
Boileau préféroit, dit-on, l’Amphitrion latin. […] Ainsi parloient Despréaux & Madame Dacier, tous les deux aveuglés par leur amour pour l’antiquité. […] Paroissez, Boileau, & vous, savante Dacier, soutenez que Moliere a mal fait de ne pas imiter son original dans une faute si grossiere ; nous n’en croirons rien. […] Nous ne nous amuserons pas à prononcer là-dessus ; nous ferions une faute bien plus essentielle que celle qui est reprochée par Despréaux, puisque nous deviendrions aussi minutieux qu’il l’est dans cette occasion. […] Boileau se trompoit : il y a dans Rotrou : J’étois chez nous avant mon arrivée.
Cette image fidèle qui ne copie point ce qu’elle représente, cette satire générale sans fiel et sans aigreur, comme Boileau l’a si bien remarqué, nous instruit sans nous blesser, parce que si nous venons, par bonne foi accidentelle, à nous y reconnaître, nous pouvons profiter tacitement de la leçon sans avoir été pris à partie et humiliés. […] Boileau commet à son tour une confusion analogue, lorsqu’il refuse à Molière le prix de son art. […] Molière seul l’avait deviné lorsqu’il disait, à travers les railleries dont Racine et Boileau harcelaient impitoyablement le naïf et malin Champenois, plus âgé qu’eux et moins impatient de briller : « Laissez dire nos beaux esprits, ils n’effaceront pas le bonhomme. » À ce moment ses fables n’avaient pas encore paru, et lorsqu’elles furent publiées, ni Boileau ni Racine ne soupçonnèrent qu’elles leur donnaient un rival. […] Boileau, qui ne put jamais avouer ni sans doute reconnaître la supériorité de Molière sur Térence, tant était fervente et timorée sa piété envers l’Antiquité ! […] Rome et la Grèce nous opposent des poètes qui soutiennent la comparaison avec Corneille, Racine et Boileau, mais elles n’ont rien à placer légitimement en regard de Molière et de La Fontaine.
Aussi justement que Boileau, il aurait pu opposer à la haine des envieux et au blâme des sots des suffrages flatteurs entre tous. […] Boileau loua donc, rue du Vieux-Colombier, un appartement où ils se réunissaient jusqu’à trois fois par semaine, pour converser à loisir. […] Louis XIV ayant tenu le même langage à Racine et à Boileau, on peut admettre que le prince, obligé à moins de réserve que le roi, fut aussi bienveillant pour Molière. […] La Forest, la vieille La Forest, est presque aussi populaire que son maître, grâce à deux anecdotes, venant l’une de Boileau, l’autre de Grimarest. […] Molière refusa en objectant le point d’honneur ; et Boileau, qui ne comprenait pas, de se récrier.
En somme, la juste appréciation de l’École des Femmes est celle qu’exprimait Boileau dans les Stances qu’il envoyait à Molière pour ses étrennes de 1663, quatre jours après la première représentation336 : En vain mille jaloux esprits, Molière, osent avec mépris Censurer ton plus bel ouvrage ; Sa charmante naïveté S’en va pour jamais d’âge en âge Divertir la postérité. […] Boileau, Satire X, v. 447. […] Boileau, Satire X, v. 425. — Boileau, qui n’acheva cette satire qu’en 1693, emprunta plus d’un trait à Molière, particulièrement en ce qui concerne la précieuse : Mais qui vient sur ses pas ? […] Boileau, Stances à M.
Boileau est redevable de sa gloire à Horace, & n’en est pas moins estimé, quoique Regnard ait dit : Ci gît Maître Boileau, qui vécut de médire, Et qui mourut aussi par un trait de satyre : Le coup dont il frappa lui fut enfin rendu.
M. Despréaux persuadé de cette espèce de mérite de Molière, du moins autant que le P. […] M. Despréaux, qui par une prudence toute particulière ayant commencé son portrait de son vivant, ne voulut l’achever qu’après sa mort, relève extraordinairement cette facilité merveilleuse qu’il avait pour faire des vers, et s’adressant à lui-même, il lui dit avec une franchise des premiers siècles6. […] M. Despréaux et M.
Mais, à ce compte, Molière est donc un moraliste ; il enseigne donc les règles de la vertu ; il met donc en pratique le précepte d’Horace traduit par Boileau : Qu’en savantes leçons votre muse fertile Partout joigne au plaisant le solide et l’utile 220. […] Il faut protester contre le jugement raffiné de Boileau : Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnois plus l’auteur du Misanthrope 229. […] — Mais ce n’est pas un motif pour s’associer à l’injuste rigueur du dix-huitième et du dix-neuvième siècle contre Boileau. […] Boileau, Art poétique, ch.
Voici d’autres exemples fort remarquables de fausses applications, dans Les Femmes savantes : Charpentier, directeur perpétuel de l’Académie française, et l’un des fondateurs de l’Académie des inscriptions, le même que Louis XIV avait chargé des inscriptions à mettre sous les peintures de Versailles, et de la composition des médailles de son règne, le même que Boileau appelle le gros Charpentier, s’avisa de dire un jour, ou du moins le Carpenteriana lui fait dire que la marquise de Rambouillet s’était indignée de l’impertinence de Molière, qui avait joué les femmes de sa société et elle-même dans Les Femmes savantes, et que Ménage, à qui elle demandait vengeance, avait eu le courage de déclarer la pièce un ouvrage parfaitement beau, au-dessus de tout reproche et de toute critique. […] Secondement, c’est dans Boileau, et dans Voltaire même, que le commentateur a vu l’éloge du charmant badinage de Voiture. […] Aimé Martin ; le premier, c’est qu’en 1672, le duc de La Rochefoucauld invita madame de Sévigné à venir entendre chez lui une comédie de Molière,comédie qui ne pouvait être autre que Les Femmes savantes, publiée au mois de mai de cette année ; le second, c’est que madame de Sévigné écrit elle-même à sa fille, dans le même temps, qu’elle a ménagé au cardinal de Retz, retenu chez lui par la goutte, la lecture des Femmes savantes, par Molière, et Le Lutrin de Despréaux.
Il se rendit avec Boileau chez le premier président, qui le reçut très courtoisement, mais demeura inébranlable. […] Plus d’un écrivain ne vit son nom qu’une seule fois enchâssé dans les hémistiches de Boileau. […] (Boileau.) […] S’il faut en croire Brossette, Boileau le jugeait trop tragique pour une comédie. […] Citons, entre autres, le lieutenant criminel Tardieu et sa femme dont l’avarice légendaire fut censurée par Boileau.
Tandis que Fléchier nous le montre vertueux, franc, rigide et « méprisant les voies obliques des passions et des intérêts ; » tandis que Mme de Sévigné reconnaît « une sincérité et une honnêteté de l’ancienne chevalerie » dans ce courtisan « Qui pour le pape ne dirait, Une chose qu’il ne croirait ; » le malin Despréaux lui décoche un trait de satire et le peint en un vers : « Le ris sur son visage est en mauvaise humeur. » Le duc de Saint-Simon déclare que « parmi toutes ses; façons dures et austères, Montausier était infiniment respecté. » Enfin, la rude franchise de Montausier, et cette raideur qui, au dire de certains panégyristes, ne fléchissait pas même en présence du monarque le plus absolu de l’univers, étaient presque devenues proverbiales. […] » Quant à Célimène, les commentateurs de Boileau y ont vu le portrait d’une femme très-connue à la cour, la même que le satirique, vingt-huit mis après, stigmatisait dans ses vers : « Nous la verrons hanter les plus honteux brelans, Donner chez la Cornu rendez-vous aux galants. » Mais, Dieu merci, cet ignoble signalement ne va pas à la taille de Célimène, malgré ses airs d’indépendance un peu compromettants. […] Dans Alceste faisant la guerre à « Tous ces colifichets dont le bon sens murmure, » ne voyez-vous pas le grand comique aidant Boileau dans sa courageuse croisade contre le faux goût de l’époque39 ? […] Boileau, Art poétique, chant III. […] Boileau, Art poétique, chant III.
Aussi n’aurons-nous pas à nous étonner de le voir, malgré Boileau, jouer la comédie tout malade, persistant jusqu’à son dernier jour, jusqu’à son dernier souffle. […] Lulli, Jonsac, Nantouillet, Boileau et quelques autres ; ils venaient, disaient-ils, pour se bien divertir. […] Molière voulut, pour marraine de cet enfant, la belle Mlle Mignard, et pour parrain le frère de son ami Despréaux, Boileau Puimorin. […] Molière fut avec Boileau plus affectueux que jamais. […] Monsieur Despréaux, répondit Molière, que me dites-vous là ?
Le berceau de cette révolution fut l’hôtel de Rambouillet, cet hôtel regardé, depuis la fin du siècle passé, comme l’origine des affectations de mœurs et de langage, et qui fut dans le grand siècle, et pour tous les grands écrivains qui l’illustrèrent, pour Corneille, pour Boileau, pour La Fontaine, pour Racine, pour Molière même, oui pour Molière, plus que pour aucun autre, l’objet d’une vénération profonde et méritée. […] On attribue exclusivement à Molière, à Racine, à Boileau et aux écrivains de leur temps, l’épuration de la langue et sa beauté.