Quand une femme fait des avances, elle s’y prend avec plus de grâce. […] S’il est bon, prenez m’en. […] Dandin avare eût bien pris ses précautions. […] Il la prendrait par famine, ainsi que sa fière famille. […] Prenons un bout de chandelle pour aller voir.
L’embarras dans lequel ils le jettent est très plaisant ; les pilules qu’il leur ordonne de prendre font beaucoup rire. […] Je consens pour un instant que l’Auteur transporte son action dans un siecle tout-à-fait ignorant : Lise & Grand Simon, simples au point de consulter un médecin pour savoir où est un chien perdu, & ce que pense une fille, le seront-ils jamais au point de prendre les pilules qu’il leur ordonne ? […] Il a paré le coup en grand maître ; il n’est pas un seul de ces incidents qui ne serve au dénouement, puisque tous tendent à faire prendre la fuite au héros qu’on veut chasser. […] Dans le Malade imaginaire, par exemple, on apporte un lavement : il ne tombe certainement pas des nues dans la maison d’un homme qui, de son propre aveu, en prend ordinairement vingt par mois.
Les Auteurs Italiens, singes nés des Auteurs Espagnols, n’ont pas osé, à la vérité, mettre en jeu les Anges & les Saints, sous les yeux du Chef de la Religion ; mais ils ont bien pris leur revanche avec les diables, les démons, les sorciers. […] Enfin, un barbouilleur touche Argentine & prend sa place : Arlequin vient, rit de l’attitude du barbouilleur, & s’amuse à dessiner sur sa figure, avec du noir de fumée que le pauvre diable a dans un pot. […] Après quelques autres traits moins merveilleux, Arlequin abat d’un coup de baguette une tour dans laquelle son maître est prisonnier, & lui fait prendre la forme d’une colline agréable, d’où descendent des Sauvages pour le défendre contre ses ennemis, & des danseurs pour l’amuser. […] Nous n’avons pas fait mention dans le Chapitre précédent de la Princesse d’Elide de Moliere, ni de sa Psyché, quoique ces deux pieces soient héroïques : nous n’en dirons rien dans celui-ci, quoique toutes les deux soient des pieces à spectacle : nous en parlerons dans le Chapitre suivant, parceque l’Auteur les a rangées dans la classe des Comédies-Ballets : ce qui prouve suffisamment que nos pieces à spectacle, nos Comédies-Ballets, ainsi que nos Comédies héroïques, ont toutes pris naissance, comme je l’ai dit, des Comédies héroïques des Espagnols.
On les trouvera rétablis dans celle-ci, et ce n’est pas un petit service rendu au public par ceux qui ont pris ce soin, puisque les nombreuses Assemblées qu’on voit encore tous les jours aux représentations des Comédies de ce fameux Auteurs, font assez connaître le plaisir qu’on se fera de les avoir dans leur pureté. […] Cette Troupe dont Monsieur de Molière était le Chef, et qui, comme je l’ai déjà dit, prit le titre de la Troupe de MONSIEUR, commença à représenter en public le 3 Novembre 1658 et donna pour nouveautés L’Étourdi et Le Dépit amoureux, qui n’avaient jamais été joués à Paris. […] La Troupe qui représentait ses Comédies était si souvent employée pour les divertissements du Roi, qu’au mois d’Août 1665 Sa Majesté trouva à propos de l’arrêter tout à fait à son service, en lui donnant une pension de 7000 livres ; Monsieur de Molière, et les principaux de ses compagnons allèrent prendre congé de MONSIEUR, et lui faire leur très humbles remerciements, de la protection qu’il avait eu la bonté de leur donner. […] La Troupe changea de titre, et prit celui de la Troupe du Roi qu’elle a toujours retenu jusques à la jonction qui a été faite en 1680. […] Il s’était joué lui-même sur cette incommodité dans la cinquième Scène du second Acte de L’Avare, lorsque Harpagon dit à Frosine « Je n’ai pas de grandes Incommodités Dieu merci, il n’y a que ma fluxion qui me prend de temps en temps ; » À quoi Frosine répond, « Votre fluxion ne vous sied point mal, et vous avez grâce à tousser. » Cependant c’est cette toux qui a abrégé sa vie de plus de vingt ans.
De ce moment, le théâtre italien prend aux yeux de l’histoire un intérêt d’une autre sorte ; mais il perd celui qu’il offrait pour le sujet qui nous occupe principalement ; ou plutôt la thèse se retourne pour ainsi dire : les Italiens nous imitèrent à leur tour. […] Je sais qu’il connaissait parfaitement les anciens comiques ; mais enfin il a pris à notre théâtre ses premières idées. […] Quoi qu’il en soit de ce dernier point, il est constant que les Italiens prirent à Molière ses inventions comiques sans plus de scrupules qu’il n’en avait mis à puiser dans leur répertoire. […] Le roi parut prendre tant de plaisir à cette entrée, que Dominique la fit durer le plus longtemps qu’il lui fut possible, et il s’y échauffa tellement, que, n’ayant pu changer de linge au sortir du théâtre (parce qu’il lui fallut exécuter son rôle tout de suite), il lui survint un gros rhume qui se tourna en fluxion de poitrine. […] Il prit un manteau qui le couvrait jusqu’aux talons, et, ayant caché son petit chapeau, il se mit dans une chaise.
Un époux si extraordinaire auroit pu lui donner des remords, & la rendre sage : sa bonté fit un effet tout contraire ; & la peur qu’elle eut de ne pas retrouver une si belle occasion de s’en separer, lui fit prendre un ton fort haut, lui disant qu’elle voyoit bien par qui ces faussetez lui étoient inspirées ; qu’elle étoit rebutée de se voir tous les jours accusée d’une chose dont elle étoit innocente ; qu’il n’avoit qu’à prendre des mesures pour une separation, & qu’elle ne pouvoit plus souffrir un homme, qui avoit toûjours conservé des liaisons particulieres avec la ade Brie, qui demeuroit dans leur maison, & qui n’en étoit point sortie depuis leur mariage. Les soins que l’on prit pour appaiser la Moliere furent inutiles ; elle conceut dès ce moment une aversion terrible pour son mary ; & lors qu’il se vouloit servir des privileges qui lui étoient dus par le mariage, elle le traittoit avec le dernier mepris. […] Pour moi, lui dit-il, je vous avouë que si j’estois assez malheureux pour me trouver en pareil état, & que je fusse fortement persuadé que la personne que j’aimerois accordât des faveurs à d’autres, j’aurois tant de mepris pour elle, qu’il me gueriroit infailliblement de ma passion : encore avez vous une satisfaction que vous n’auriez pas si c’étoit une maitresse, & la vengeance qui prend ordinairement la place de l’amour dans un cœur outragé, vous peut payer tous les chagrins que vous cause vôtre épouse, puis que vous n’avez qu’à la faire enfermer ; ce sera même un moyen assûré de vous mettre l’esprit en repos. […] Je vois bien que vous n’avez encore rien aimé, lui respondit Moliere, & vous avez pris la figure de l’amour pour l’amour même. Je ne vous rapporterai point une infinité d’exemples, qui vous feroient connoître la puissance de cette passion ; je vous ferai seulement un recit fidelle de mon embarras, pour vous faire comprendre combien on est peu maître de soi, quand elle a une fois pris sur nous l’ascendant que le temperament lui donne d’ordinaire.
— Oui, s’il prend ses précautions : cela se voit journellement. — Bon ! […] Si l’Auteur n’avoit pas pris cette précaution, la contrainte de l’acteur muet paroîtroit tout le temps que dure le couplet de l’autre ; & leurs aparté seroient aussi mauvais qu’ils sont bons, mais par la faute du Poëte seulement. […] Si jamais il est pris, vous lui ferez grand’chere. […] Quoiqu’il ne prenne pas à part la personne à qui il parle, ce n’est pas moins un aparté pour l’acteur qui l’écoute, pour celui qui ne doit pas l’entendre, pour le public qui est censé ne pas être présent. […] Et comme elle a de certaines vues pour mon établissement & pour ma fortune, elle craint que je ne prenne des mesures contraires aux siennes.
Scene inutile du valet que Lisardo & Dom Félix prennent pour un espion. […] Lisardo a pris Marcella dans ses bras, rencontre Dom Félix dans l’obscurité, & lui recommande de garder avec soin la beauté qu’il lui remet jusqu’à ce qu’il ait écarté le vieillard qui le poursuit. […] Dom Félix fait de tendres reproches à Marcella qu’il prend pour Laura. […] Il trouve enfin un protecteur qui écrit au Roi pour lui vanter les services de l’infortuné : il parvient aux pieds du Trône ; son maître prend le papier, commence à le lire : le héros croit ses malheurs finis ; point du tout : le hasard veut que le Roi s’endorme dans ce moment. […] Il le découvre par hasard quelque temps après son mariage, & voudroit avoir l’enfant provenu du viol : mais où le prendre ?
[Abrégé de l’abrégé de la vie de Molière] Lorsque Clorante eut cessé de parler, je lui dis que j’avais pris plaisir à l’entendre, et surtout lorsqu’il avait parlé de la Comédie et de l’Auteur qui ne faisait réussir ses Pièces que par ressorts et par brigues, et qui croyait qu’elles étaient bonnes lorsqu’il y pouvait entraîner bien du monde. […] — Je crois, dit alors Straton, que c’est à mon tour de parler, et je ne prends la parole que pour entretenir Pallante, dit-il en s’adressant à moi, de l’Auteur de L’École des maris, dont Clorante s’est malicieusement défendu de dire ce qu’il savait. […] Ensuite il fit Le Dépit amoureux, qui valait beaucoup moins que la première, mais qui réussit toutefois à cause d’une Scène qui plut à tout le monde et qui fut vue comme un tableau naturellement représenté de certains dépits qui prennent souvent à ceux qui s’aiment le mieux. […] Après le succès de ces deux Pièces, son Théâtre commença à se trouver continuellement rempli de gens de qualité, non pas tant pour le divertissement qu’ils y prenaient (car l’on n’y jouait que de vieilles Pièces), que parce que, le monde ayant pris l’habitude d’y aller, ceux qui aimaient la compagnie et qui aimaient à se faire voir y trouvaient amplement de quoi se contenter. […] Après le succès de cette Pièce, on peut dire que son Auteur mérite beaucoup de louanges pour avoir choisi, entre tous les sujets que Straparole lui fournissait, celui qui venait le mieux au temps, pour s’être servi à propos des mémoires que l’on lui donne tous les jours, pour n’en avoir tiré que ce qu’il fallait et l’avoir si bien mis en Vers et si bien cousu à son sujet, pour avoir si bien joué son Rôle, pour avoir si judicieusement distribué tous les autres et pour avoir enfin pris le soin de faire si bien jouer ses compagnons que l’on peut dire que tous les Acteurs qui jouent dans sa Pièce sont des originaux que les plus habiles Maîtres de ce bel Art pourront difficilement imiter.
On peut sans crainte jouer devant n’importe quels spectateurs n’importe laquelle de ses comédies : gens du commun et gens du monde, ignorants et lettrés, collégiens et hommes mûrs, tous, dès le rideau levé, sont pris, conquis aussitôt jusqu’au moment prochain où un éclat de rire général fait résonner la salle, de l’orchestre à l’amphithéâtre. […] Argan, vieux, malade, ne serait point ridicule à prendre médecine et à craindre la mort : ce qui nous fait rire, c’est un Argan, gras et frais, tremblant devant les menaces d’un Purgon. […] Comme les autres, il a, sans scrupule, pris son bien à tout venant : l’antiquité, l’Espagne, l’Italie, le milieu contemporain, sa propre vie lui ont fourni les matériaux de son œuvre. […] Prenez de même Tartuffe. […] Le public n’oublie plus ces formules qui prennent une sorte de pouvoir évocateur et qui résument pour lui un personnage, une pièce, une œuvre entière.
Baron lui prit les mains ; elles étaient glacées. […] Une fois chez lui, raconte Grimarest, Molière consentit à prendre un bouillon. […] La scène prend aussitôt un triste aspect de cabanon. […] Il prit le parti de le faire sans en rien dire à cette femme. […] Cléante n’eut pas plutôt appris que toute la compagnie avait pris place, qu’ayant pris une robe noire, il monta en chaise avec un sérieux qui fit rire toute l’assemblée.
Il prit ses personnages en province, parce que ce fut là qu’il les trouva ; il les prit dans une condition médiocre, parce qu’elle faisait mieux ressortir la vanité de leurs prétentions. […] Voici, au reste, d’autres exemples de ce mot pris, en bonne part. […] Une précieuse fait l’éloge de Corneille, une autre qui préfère Benserade, poète plus galant et homme de cour, une troisième prend le parti de Chapelain. […] Leclerc) prit une plume, et Rosalie (madame Leroi) et Silénie (madame de Saint-Loup) se préparèrent à décider ce qu’il fallait ajouter ou diminuer dans les mots. […] Il y avait peut-être lieu pour Molière à prendre quelques précautions d’après les avanies faites à l’abbé de Pure, cinq ans auparavant.
lui répliqua l’auteur du Misanthrope, je vous conseille de prendre sa profession. […] Le jeune homme donnait quelques raisons pour persister dans sa résolution, quand Chapelle* entra, un peu pris de vin. […] Puisque nous sommes sur le sérieux, répliqua Chapelle*, je vais le prendre tout de bon.
Pour varier mes exemples, je les prendrai chez toutes les nations, & je donne d’abord la préférence à la mienne. […] Tchao-so, fils de Tun, avoit épousé la fille du Roi : j’avois donné ordre à un assassin de prendre un poignard, d’escalader la muraille du palais de Tchao-tun, & de le tuer. […] O Ciel, prenez pitié de nous : on a fait massacrer toute notre maison : ces infortunés sont demeurés sans sépulture. […] Je prends la premiere piece italienne qui se trouve sous ma main. […] Il tient si bien à la piece que je défie de pouvoir donner l’une sans l’autre : aussi les comédiens ont-ils pris le parti de tout abandonner.
Je prendrai la liberté de faire cette question : Ces reconnoissances si belles, si sublimes, que vous me citez, sont-elles dans une tragédie bourgeoise ou de qualité ? […] Apprenez que le capitaine de ce vaisseau, touché de ma fortune, prit amitié pour moi, qu’il me fit élever comme son propre fils, & que les armes furent mon emploi dès que je m’en trouvai capable ; que j’ai su depuis peu que mon pere n’étoit point mort, comme je l’avois toujours cru ; que, passant ici pour l’aller chercher, une aventure par le ciel concertée me fit voir la charmante Elise ; que cette vue me rendit esclave de ses beautés, & que la violence de mon amour, & la sévérité de son pere, me firent prendre la résolution de m’introduire dans son logis, & d’envoyer un autre à la quête de mes parents. […] J’avois pris un mari fourbe, plein d’injustices, Qui d’aucune vertu ne rachetoit ses vices, Ivrogne, débauché, scélérat, ombrageux. […] Le jeu de l’acteur qui fera la narration, le ton qu’il prendra, la situation des personnages intéressés à l’écouter, tout pourra contribuer à rendre comique en récit ce qui seroit triste en action. […] Comme j’approchois de son appartement, son petit esclave Mida vient par derriere me prendre par le manteau, & me fait renverser la tête.
L’un d’eux, nommé Dornal, gémit d’avoir été pris avec Amélie la veille de leur mariage. […] Ils croyoient toucher au port, lorsqu’un Corsaire Turc, qui cherchoit sa proie, fondit sur leur vaisseau, & le prit sans résistance. […] En effet, & je m’apperçois que le vaisseau que nous avons pris étoit chargé d’assez mauvaise marchandise. […] As-tu été pris avec ta femme ? […] Nos Amazones ne prennent point leurs rafraîchissements chez les Apothicaires.
Je me suis donné toutes les peines, j’ai pris tous les soins nécessaires pour atteindre à ce but. […] Enfin, sous les noms de farces ou de soties, la comédie prit naissance. […] Ses parents prirent des qualités qui s’accommodaient à cette transformation. […] Ceux-ci prirent la fuite ; mais Gros-Guillaume fut arrêté et mis dans un cachot. […] Déshabillez-vous, et prenez un habit convenable à la situation où vous devez être.
Lemazurier, auteur de la Galerie historique des acteurs du Théâtre-Français, a bien voulu me fournir tous ces détails, où il a porté son exactitude ordinaire : je les donne tels qu’il a pris la peine de les rédiger lui-même. […] Le coup manqua cependant ; et Brécourt, jugeant que sa vie n’était pas en sûreté après la découverte d’un semblable dessein, prit sur le champ la poste et revint en France. […] Cependant il pouvait prendre pour lui une partie du reproche que Molière adresse dans cette pièce à mademoiselle Beauchâteau. […] En 1645, il faisait partie d’une troupe bourgeoise, qui jouait au faubourg Saint-Germain, et prenait le nom de l’Illustre Théâtre. […] C’est dans cette même Nouvelle que Sedaine a pris le sujet et presque tous les détails de sa jolie comédie de La Gageure imprévue.
Depuis cinq ou six mois nous étions ennemis : Il passa par Poitiers, où nous prîmes querelle ; Et comme on nous fit lors une paix telle quelle, Nous sûmes l’un & l’autre en secret protester Qu’à la premiere vue il en faudroit tâter. […] Celui-ci ne sait pas qui peut le trahir : il se doute que c’est son valet, & pour le lui faire avouer, il prend le parti de feindre. […] Vous niez hautement la chose, & me donnez parole de n’avoir aucune pensée de m’offenser ; & cependant le même jour vous prenez la hardiesse de venir chez moi me rendre visite, de me dire que vous m’aimez, & de me faire cent sots contes, pour me persuader de répondre à vos extravagances, comme si j’étois femme à violer la foi que j’ai donnée à un mari, & m’éloigner jamais de la vertu que mes parents m’ont enseignée ! […] (Elle prend le bâton & le leve sur Clitandre, qui se range de façon que les coups tombent sur George Dandin.) […] Encore moins : je connois son amour & les licences amoureuses qu’elle a déja prises.
Ce genre, accrédité par les Graces 17 & par Zénéide 18, qui sont en effet deux petits chefs-d’œuvre dans leur espece ; ce genre, dis-je, a pris naissance de la pastorale, non telle qu’elle étoit du temps des soties, des mysteres, mais telle qu’on la traita quand le goût, commençant à s’affranchir des liens de la grossiéreté & de la barbarie, les Auteurs mirent l’Amour au rang de leurs interlocuteurs, firent succéder la galanterie à la dévotion, les détails agréables aux grossiéretés, les tableaux tendres & voluptueux aux situations les plus indécentes. […] Nous allons prendre un exemple dans un temps bien reculé. […] Le Seigneur du lieu vint avec quelques gentilshommes & des soldats pour le prendre : il se défendit courageusement, tua deux gentilshommes, un soldat, & fut enfin tué lui-même de plusieurs coups de pistolet. […] Le feu avoit pris à la robe-de-chambre, de là à la garde-robe. […] Sa maîtresse lui fit infidélité : il vole chez la perfide, qui lui répond : Fontenelle, lorsque je vous pris, c’étoit sans contredit le plaisir que je cherchois : j’en trouve plus avec un autre : est-ce au moindre plaisir que je dois donner la préférence ?
Ne prend-on pas plaisir à voir Jupiter triompher une seconde fois d’Alcmène nécessairement vaincue, qui commet sans le savoir, sans pouvoir l’éviter, une faute qui doit la désespérer593 ? […] Ou comprend sur ce point la sévérité d’un évêque comme Bossuet610, voyant le troupeau entier du peuple se corrompre joyeusement à ces immoralités étalées, tandis que si peu d’hommes prudents y savent prendre les leçons excellentes qu’elles cachent. […] Prenez, bergers, vos musettes, Ajustez vos chalumeaux, Et mêlons nos chansonnettes Aux chants des petits oiseaux. […] Mais ces charmes mêmes de la poésie et de la musique prennent les cœurs malgré eux : on ne peut pas entendre cela froidement, comme une simple dissertation mythologique. […] que sur notre cœur La sévère loi de l’honneur Prend un cruel empire !
Du pas devant, sur moi, tu prendras l’avantage ; Je serai le cadet, & tu seras l’aîné. […] Si d’entrer là-dedans tu prends encore l’audace, Mille coups en seront le fruit. […] « Le pere & la mere de mon héroïne, suivant l’usage de la province, soupoient de fort bonne heure en été, & descendoient ensuite devant leur porte pour y prendre le frais. […] Sainval resta quelque temps comme pétrifié ; mais, trop prévenu en sa faveur, ou peut-être aveuglé déja par le Dieu dont il alloit prendre les chaînes, il se remet bientôt, & soutient qu’il est aimé, qu’il est certain de posséder sans partage le cœur de sa maîtresse. […] Je me tus ; & j’ai effectivement remarqué que lorsque nos Auteurs modernes ne peuvent point prendre leurs personnages à Paris, ou dans les maisons brillantes qui parent ses environs, ils vont les chercher hors du Royaume.
Il prend la résolution d’abandonner Passy où la scene se passe. […] Clairville furieux réfléchit sur la dureté des derniers mots de Rosalie : il consulte d’Orval sur le parti qu’il doit prendre. […] Plus de pere qui revienne des Isles, qui soit pris dans la traversée, & qui dénoue : plus d’intrigue : plus de piece. […] Lélio se défend d’aimer Silvia : mais Mario, qui prend ce discours pour un effet de son amitié, l’interrompt & le presse de donner promptement la main à Silvia, que ses prieres, celles de Pantalon & de Flaminia lui ont obtenues. […] Elle étoit à genoux aux pieds des autels, auprès d’une femme âgée, que je pris pour sa mere.
Trompés, moqués, à qui s’en prennent-ils dans leurs douleurs ? […] Un amour d’un autre genre eût peut-être triomphé de ce triomphe ; Alceste en est furieux, et comme il n’ose pas s’en prendre à celle qui a parlé, il se venge sur ceux qui ont entendu. […] La joie qu’il nous apporte est la joie du triomphe : la solidarité nous prend au cœur, et toutes les gloires humaines sont les nôtres. […] C’est l’auteur qui parle quand George Dandin pose en principe que le meilleur parti à prendre, c’est de se jeter dans la rivière. […] L’art ne s’est pas placé assez haut pour embrasser l’horizon d’un coup d’œil, et, quand il a essayé de gravir la montagne, le vertige l’a pris, parce que le point d’appui lui manquait.
Ils prenaient quatre sols de salaire par tête de tous les Français, et il y avait tel concours, que les quatre meilleurs prédicateurs de Paris n’en avaient pas tous ensemble autant quand ils prêchaient. » Cet empressement du public se comprend aisément. […] Quoique tout n’eût pas été agrément dans l’excursion des premiers Gelosi en France, les troupes de comédiens italiens prirent tour à tour le chemin de Paris. […] Je pris de la main gauche le trésorier et m’en servis comme d’un bouclier ; et, tirant Durandal du fourreau, je la dirigeai vers le roi qui s’avançait pour me frapper ; d’un coup, je fendis le pavé, j’ouvris la terre jusqu’aux abîmes où Neptune fut frappé de stupeur. […] Quand je fus sorti du palais, arrivé sur la place, je te pris mon trésorier par un pied et le lançai en l’air jusqu’à la voûte du ciel. […] De ce livre imprimé du temps de Henri IV, j’ai pris le dessin de l’habit d’Arlequin. » Ce costume, comme on le voit, est bien différent de celui qu’Arlequin adopta par la suite : il porte ici une jaquette ouverte par devant et attachée par de mauvais rubans ; un pantalon étroit, collant, couvert de morceaux d’étoffes placés au hasard, et sans doute de diverses couleurs.
Il n’y manque point, puisqu’Isidore a pris le voile de Zaïde, & que c’est elle-même que Don Pedre met entre les mains de son rival. […] Quant au voile qui sert à tromper Don Pedre, & qui fait évader Isidore, je crois voir à-peu-près l’endroit où Moliere l’a pris. […] Pantalon revient, prend Arlequin pour la femme qu’il a déja vue, lui dit que le téméraire a disparu.
En 1677, Boileau ne prend pas sur ce ton les opinions du duc de Montausier. […] Le prince de Condé prit les deux poètes sous sa protection spéciale. […] Nous remarquerons sur la seconde assertion qu’on ne connaît d’écrits, où Boileau ait pris à défense de Racine contre Pradon, que son épitre à Racine, qui, comme je l’ai dit, parut en 1677 dans la même année que Phèdre ; et sa satire contre les femmes, dont j’ai parlé aussi, et qui est de 1693. […] S’il faut absolument adapter un nom propre au portrait peut-être idéal de cette précieuse, pourquoi ne prendrait-on pas celui de mademoiselle de Scudéry ? […] Un de ces biographes, qui mettent Racine aux prises avec l’hôtel de Rambouillet, nous assure que madame de Sévigné était de la coterie qui soutenait Pradon et dépréciait Racine, de sorte que ce pourrait bien être d’elle que Boileau eût voulu parler dans sa satire.